Philippe Hersant

Parallèlement à des études de Lettres Modernes (il est licencié ès lettres de la faculté de Paris-Nanterre), il suit au Conservatoire de Musique de Paris les classes d'harmonie de Georges Hugon, de contrepoint de Alain Weber et de composition de André Jolivet.
Il passe deux ans à la Casa de Velázquez à Madrid (1970). A son retour à Paris il entre au Département de Musicologie de Paris IV comme enseignant et débute sa collaboration à France-Musique dont il est toujours un collaborateur régulier. Il reniera ou détruira toutes les œuvres écrites durant cette période.
En 1978, il entre à l'Académie de France à Rome et compose son « opus 1 », Stances, pour orchestre, puis l'opéra de chambre Les visites espacées (créé au Festival d'Avignon en juillet 1983) et qui connaîtra un certain retentissement. Suivront essentiellement des œuvres orchestrales : Spirales, Méandres pour violon et orchestre, Aztlan et la Missa brevis pour 12 voix et orchestre.
Radio-France lui commande un quatuor à cordes. Par la suite, entre 1985 et 1992 il écrit un second quatuor à cordes (Nachtgesang), un concerto pour violoncelle et orchestre de chambre, un sextuor et diverses pièces solistes (Hopi pour basson, Pavane pour alto, Melancholia pour contrebasse).
Il travaille alors également pour le théâtre. Ainsi, avec le tandem Jean Jourdheuil et Jean-François Peyret, il travaille à Paysage sous surveillance, La route des chars de Heiner Müller, Lucrèce : de la nature des choses). Cette collaboration présentera au Festival d'Avignon 1991 Landschaft mit Argonauten (Paysage avec Argonautes), partition pour 12 voix mixtes et 8 trombones.
Son opéra Le château des Carpathes (sur un livret tiré du roman de Jules Verne) est d'abord créé dans une version orchestrale au Festival de Montpellier en 1992, puis en octobre 1993, à l'Opéra-Comédie de Montpellier, dans une mise en scène d'André Wilms et un décor de Nicky Rieti.
Philippe Hersant écrit à cette époque pour la voix — ainsi le cycle de mélodies sur des poèmes de Hölderlin Lebenslauf en 1992, L'Infinito (1993) pour 12 voix mixtes a cappella, sur un poème de Leopardi et Aus Tiefer Not (Psaume CXXX) (1994) pour 12 voix, viole de gambe et orgue — ainsi que des miniatures où transparaissent ses recherches sur le timbre des instruments et les nouvelles techniques de jeu — 8 pièces pour basson et ensemble instrumental, 8 duos pour alto et basson, 11 caprices pour 2 violons, 5 miniatures pour flûte alto, Chants du Sud, pour violon
Philippe Hersant devient en septembre 1998 compositeur en résidence auprès de l'Orchestre National de Lyon.

D’après Wikipédia
Site de Ph. Hersant : http://www.philippehersant.com/

des disques a nous recommender ?

Concerto n° 2 pour violoncelle et orchestre - Heathcliff, suite d'orchestre, Cyrille Tricoire (violoncelle), Orchestre de Montpellier dir. Juraj Valčuha et Daniel Kawka, Accord 2006

Deux belles partitions qui pourront plaire à ceux qui craignent habituellement les œuvres trop contemporaines.

Œuvres chorales, Chœur de chambre « Les Eléments », Joël Suhubiette, Virgin 2004


Paysages avec ruines, Im fremden Land, Chant du Sud, Missa brevis, Densité 21, 2006


Ephémères, musiques pour les films de Nicolas Philibert, Etre et avoir, La ville Louvre, Un animal des animaux, Alice Adler au piano, Cézame 2004

tout ce que j'ai entendu (peu de chose quand même de Philippe Hersant m'a assez plu!...entre autre un quatuor à corde

Je compléterai peu à peu. J'aime beaucoup les musiques pour piano réunies dans Ephémères chez Cezame ou ses œuvres chorales réunies dans Der Wanderer (Joël Suhubiette, Virgin 2004). Deux disques ont aussi paru ces deux dernières années chez Densité 21. Je trouve très beau le concerto n° 2 pour violoncelle (image plus haut). Et je suis prêt à vous présenter des commentaires (là aussi, petit à petit).

Anne Gastinel ne les a t elle pas enregistré??

Ah, tu me poses une colle ! Je ne le connais pas, en cherchant je trouve bien le concerto pour violoncelle chez HM, mais quant à savoir qui joue, impossible. C'est sans doute épuisé puisque le site HM ne trouve rien quand je lui suggère Hersant.

je ne suis pas sûr!..je l'ai entendu il y a quelques semaines dans un interwiew (Anne Gastinel) et ne me souvient plus si elle parlait d'un concert ou d'un enregistrement à propos des ou d'un concerto de.....et là ..un éclair de lucidité!!..ce n'était pas Philippe Hersant...mais Thierry...et zut le nom m'échappe (un jeune compositeur (relativement) la quarantaine qui compose aussi une musique assez belle a écouter!

Thierry Pécou, non ? HM prépare en effet un disque Pécou.

non pas lui je ne le connais que de nom...

La nuit m'a porté conseil...regarder sur le site d'Anne Gastinel...pour retrouver ce compositeur dont je pensais que le prénom était Thierry (avec un petit doute cependant)...Il s'agit en fait d'Eric Tanguy!!

Je connais surtout son cycle "Hölderlin Lebenslauf" (que je trouve splendide), son "Concerto pour violoncelle" ainsi que sa pièce orchestrale pour enfants :
Léo et Marie (une bonne alternative à "Pierre et le loup")

à écouter ici :
http://www.philippehersant.com/html/fr/discographie.html

merci..dommage que les extraits soient si courts!

J'en chercherais des plus longs si j'ai le temps...

ce n'étais pas un reproche!! tu n'y es pour rien!

Ce soir, rencontre avec Philippe Hersant à la médiathèque de Sélestat, à l’occasion d’une des premières exécutions de Patmos.
Il parle très simplement de la musique qu’il compose. De ses essais de jeunesse où la structure comptait plus que le contenu et qu’il n’aimait pas écouter. De ses amis compositeurs, Jean-Louis Florentz et Olivier Greif, tous deux morts tôt. De ses aventures : composer des lieder, des musiques de ballet, de films documentaires, de théâtre, à chaque fois pour éviter de se répéter. De la réminiscence qui joue chez lui un grand rôle – Patmos par exemple s’est développé à partir d’un thème de la dernière œuvre que composa Jean-Louis Florentz. Des compositeurs qui ont été importants pour lui : Ravel, Mahler. Du jeu qu’il entretient entre la consonance et la dissonance. De ce qu’il aime les thèmes lancinants, mais pas au point de les faire durer indéfiniment – par exemple au début du deuxième concerto pour violoncelle (représenté plus haut, à mon avis son disque le plus parlant, avec aussi le Wanderer). De la place de la littérature dans son œuvre : poèmes de Hölderlin mis en musique, compositions à partir des Hauts de Hurlevent (Emily Brontë), du Château des Carpathes (Jules Verne), etc. De sa manière de composer (sur papier, il a bien un logiciel, mais il ne sait pas trop s’en servir) et de recomposer la début à partir du milieu, le milieu à partir de la fin. De ce qu’il a pu apprendre de certains exécutants.
En bref, on a pu entendre parler quelqu'un qui parle de manière personnelle et vivante de ce qu’il fait.

Ma découverte du jour, Le Château des Carpathes, opéra, dir. David Robinson (Accord 1993, 2001)

Site de Philippe Hersant, page discographie

J’ai enfin trouvé le morceau auquel me fait immanquablement penser un passage du disque der Wanderer. C’est à Reggel (Matin), de Gjörgj Ligeti, qui en a un presque pareil (il figure sur le premier volume des œuvres complètes commencées chez Sony)

Pour compléter la discographie, Tenebrae qui ouvre un disque sur lequel on trouve Bacri, Canat de Chizy, Beffa, Letort et Escaich, Arnaud Thorette à l'alto et Johan Farjot au piano (Accord 2006)

Le Sommeil

Soyez maudits, sombres poisons, 
Blanc sommeil 
Ce très étrange jardin 
D'arbres crépusculaires 
Empli de serpents, de phalènes 
D'araignées, de chauve-souris. 
Étranger ! Ton ombre perdue
Dans le couchant, 
Ténébreux corsaire 
Sur la mer salée de l'affliction. 
S'envolent des oiseaux blancs à l'orée de la nuit 
Sur l'écroulement des villes d'acier.

Quelques autres poèmes de Georg Trakl mis en musique dans Paysage avec ruines, une pièce aux rythmes maritimes – elle me rappelle parfois nettement les Océanides de Sibelius. Ce n’est pas une œuvre tragique mais calmement pensive dont les rythmes accompagnent l’auditeur. Exactement la musique qui me paraît évidente.