Bach : sonates et partitas pour violon

de ce disque qui est le premier a me faire vraiment aimer ces oeuvres

Sonates et partitas par Hélène Schmitt, par Julia Fischer et par Tedi Papavrami. Ce que j’aime chez Hélène Schmitt, ce sont ses hésitations ; on peut avoir l’impression que la musique est hachée. J’y vois le temps laissé à l’exploration pendant qu’on joue la musique. Julia Fischer donne du très beau violon, elle donne l’occasion à l’auditeur d’accompagner dans ce qu’elle joue. Ce que j’aime chez Tedi Papavrami, ce sont des ouvertures à la musique : non seulement l’auditeur peut l’accompagner mais le violoniste ouvre à certains moments la musique à sa « vie intérieure ». Ces moments sont très beaux – je citerai par exemple le début de la deuxième sonate ou la fin de la deuxième partita.

J’ai lu ce qu’en dit Christophe Huss. « Dans les grandes intégrales de Sonates et Partitas du millésime 2005, la version de Tedi Papavrami n'est pas à négliger. Il représente un bon compromis pour qui jugerait Hélne Schmitt trop baroque, Julia Fischer trop lisse et Gidon Kremer trop outré.
Le violoniste a acquis beaucoup de chair. Le son est lumineusement projeté et très saturé (cf. Fugue de la Sonate n° 1). Il y a à la fois un sens très élégant de la danse dans les Partitas, aucune extrapolation romantique outrancière (cf. Sarabande de la Partita n° 1) et une musicalité fine comme en témoigne les extinctions très soignées des mouvements.
Aeon inscrit le violon dans un espace qui respire bien, mais place les micros un peu trop près des narines du violonistes. Papavrami trouve de fait un compromis très intéressant: ce n'est pas un Bach "de violoniste" (il y a de la musique même dans les phases les plus périlleuses – cf. Double (presto) de la Partita n° 1), il n'y a pas une priorité donnée au son au détriment de la musique (écoutez la Loure de la Partita n° 3), mais tout se fond en un parcours lumineux qui cherche l'évidence.
Cela manque un peu de parti pris, mais cette démarche évite à Papavrami de devenir intrusif. Dans le genre il y a Szeryng et Grumiaux en première ligne, avec davantage de sève. »

Je vois que j'en ai déjà parlé. J'aime l'équilibre, une transparence passée au travers de son interprète comme la propose Tedi Papavrami. A côté de lui, Julia Fischer me paraît désincarnée.
Et Aeon sait faire un portrait de couverture,c'est encore mieux à l'intérieur.