J.S. Bach : œuvres pour clavier en tout genre

Programme très particulier, choisi par l'interprète. J'ai toujours eu bonne opinion d'Hélène Grimaud sans jamais que rien ne donne envie de passer aux actes.

Son Part est pas mal tu sais avec Salonen

d'après ce que j'ai entendu (que de bref extraits) c'est peut etre le concerto qui me fascine le moins sur son disque..(a vérifier quand même!)

Hélène Grimaud obtient également un 3recommandé" 9 de répêrtoire pour son disque Bach

J'écoute le cd Bach de Grimaud...Magnifique!...

Allemande de la Partita IV (BWV 828), jouée au piano
Glenn Gould en 6 mn 27 s (1962, Sony 1993) ne me fait aucune impression : ça commence, ça finit, on passe à la suite.
Murray Perahia en 9 mn 20 (2007, Sony 2008) tient une distance à ce qu’il joue et obtient une mélodie assez fascinante pour peu qu’on s’y prête. La prise de son est ici excellente.
David Fray en 11 mn 27 (2005, Virgin 2007) jouée avec ses reprises prend l’attention très tôt et la maintient jusqu’à la fin. C’est dans ce passage du disque qu’il est sans doute le plus pertinent de parler d’un ton de confidence. La prise de son moins acérée que chez Perahia contribue sans doute à l’impression de voix murmurée : il n’y a pas là le côté marmoréen de Perahia mais un aspect entièrement humain.

Le nouveau cd d'Anne Queffélec..bien beau et superbebement enregistré..juste une petit déception : le choral de la cantate 22(transcrit ici par Harriet Cohen) est joué un peu plus rapide (et san reprise) que dans la version de Jonathan Plowright (transciption de Walter Rummel) .
Avec Queffélec c'est très beau, léger, aérien, avec Plowright (surtout gràce au tempo) c'est sublime!!

Suites françaises, Evguéni Koroliov au piano (Tacet 2008)

Ma deuxième version au piano. J’ai depuis longtemps celle de Glenn Gould de bonne réputation mais qui ne m’a jamais dit grand chose. Il me restait à écouter ces suites au clavecin. Mais Koroliov, c’est tout autre chose : des teintes et une expressivité qui n’existent pas chez Gould. Un piano sans doute un peu dans l’esprit romantique (mais a-t-on autre chose au piano), en tout cas du très beau piano et du très beau Bach. J’ai été convaincu par ce que j’en ai lu, je suis encore plus convaincu par ce que j’entends, 110 belles minutes.

j'ai ses variations Goldeberg très expressives aussi...mais je n'entends rien de romantique là? ...
Gould on aime ou on déteste et c'est certain qu'il ne ressemble à aucun autre pianiste dans Bach

Expressif, jouant avec l'expressivité « donc » romantique. Il y a je crois une expressivité du piano très différente du pianoforte et encore plus du clavecin. Enfin, on rejoint le thème des instruments d'époque - je dirais : jouer Bach au piano, c'est lui donner de l'expressivité. Celle de Koroliov s'installe parfaitement dans ce Bach.

oui je comprends et suis bien un peu d'accord...mais si on prend ton expliquation à le lettre on pourrait conclure que la musqiue de Bach (ou baroque ou classique..) n'est pas expressive? ...donc "neutre", "froide"?? ou alors je ne comprends pas expressif de la même façon??

j'entends plus et surtout le "romantisme" dans la musique elle -même que dans les instruments qui la portent

Tout à fait d'accord avec ton objection. Je dirais que le piano ajoute une expressivité à celle qui existe déjà : il permet des nuances (jouer avec l'expressivité).
La musique inexpressive, il faudrait trouver des exemples ! Peut-être des moment bouche-trou dans des ballets, des opéras ?

Instruments : le piano est un instrument mis au point à l''époque romantique... Il est vrai que le piano du XX° n'est plus romantique.
Le pianiste qui joue Bach doit décider quelles nuances il ajoute par rapport à ce que donne par exemple le clavecin. Je viens de recevoir Koroliov : il faut que j'écoute plusieurs fois encore, j'aurai peut-être des remarques qui me viennent.

Finalement on est complètement d'accord!...et cet échange m'a permi de clarifier...ma propre appréciation sur "Bach romantique" ou non!!

Oui ; quand j'entends parler de Bach romantique, je vais chercher mon armure pour m'y cacher ! L'interprète fait des choix : P.-L. Aimard ou Perahia (ci-dessus) penchent un peu du côté de la sécheresse, Koroliov et plus encore Fray s'en écartent. Mais comme ils savent ce qu'ils font, je les suis sans problème.
Je me demande subitement s'il n'y a pas un problème plus réel dans les pièces pour violon : il y a là des Bach que j'ai du mal à supporter !

J’en reviens aux Partitas de Perahia que j’ai reécoutées l’autre soir que je voulais du piano, mais du piano qui ne donne pas dans le sentiment – un piano qui s’éloigne du romantisme et du côté « à fleur de peau » qu’offre si bien David Fray. Eh bien, Perahia c’est justement cela, à croire que je n’avais jamais remarqué. Il joue des notes posément, sans y rien mettre apparemment, et s’installe un ton qui met en relation avec la musique. Pour mieux me faire comprendre, je dirais que David Fray c’est l’impression de Bach sur le pianiste. Perahia, c’est Bach dont le pianiste s’absente pour laisser Bach résonner. Il y a bien des moments où j’aime le Bach de David Fray, mais je dirais que j’aime le Bach de Murray Perahia hors du temps, comme s’il pouvait m’accompagner quel que soit le moment. Je trouve que c’est là le fait d’un grand artiste.

Et tu ferais la même différence d'approche entre Fray et Perahia, concernant les concertos?...dans la mesure où tu as entendu les deux!?

J'ai ceux de Perahia, je ne compte pas avoir ceux de Fray - enfin je pourrai emprunter si ma médiathèque achète. Je crois que le Perahia dont je parle m'a fait découvrir quelque chose. Il va falloir que j'écoute (enfin réécoute) les Perahia à portée de ma main : Beethoven par exemple.
Ça m’arrive de temps en temps : j’écoute un de mes disques et tout à coup je me dis que je n’ai jamais encore entendu ça. Et quand il y a une telle rencontre, j’arrive à écouter d’autres disques avec une autre oreille.
Pour Fray, je crois que le côté « à fleur de peau » c'est lui-même (son Liszt et Schubert chez Atma)

il faut que je compare moi même pour les concertos: j'aime beaucoup ceux de Fray...mais j'aime aussi tout autant ceux de Perahia!!

Jean-Michel a écrit:

Ça m’arrive de temps en temps : j’écoute un de mes disques et tout à coup je me dis que je n’ai jamais encore entendu ça. )

C'est exactement ce qui m'arrive actuellement, en écoutant des lieder de Fanny Mendelssohn par Donna Brown...ils m'avaient laissé assez froid...et ce soir je me demande bien pourquoi!???...d'autant que la soprano est d'une grande beauté vocale et d'une fraicheur idéale

Une brève comparaison de Fray et Perahia dans deux concertos me fait rejoindre ton observation et différence d'approche...mais j'aime autant l'un que l'autre et ne peux choisir!!

Je me connais, ça dépend de mon humeur. Je dirai que j'ai « naturellement » un penchant pour le style de Perahia. Quand je suis prêt à me laisser émouvoir, David Fray fait merveille : il ne donne pas dans l’effet. C’est d’ailleurs assez remarquable, un caractère comme Fray qui joue Boulez.

Jean a écrit:

Et tu ferais la même différence d'approche entre Fray et Perahia, concernant les concertos ?

En tout cas, dans les concertos je ne retrouve pas mon impression qui doit tenir au pianiste confronté à son piano. Il faudrait que le vérifie en écoutant les Variations Goldberg.

Je retrouve en effet le Perahia des partitas dans les Variations Goldberg, mais (sous réserve d'une nouvelle écoute) je préfère de loin la prise de son des partitas : elle me semble en accord avec le jeu du pianiste tel que je le ressens, c'est-à-dire une fausse sécheresse.

Inventions et sinfonies, ici au clavecin par Elisabeth Joyé (Alpha 2003)

Et voici les mêmes au piano par Till Fellner (ECM 2009)
Je me suis laissé convaincre (ici), c'est en effet un très bel enregistrement. Je suis enchanté à mon tour !