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 Thierry Escaich

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Jean-Michel
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MessageSujet: Thierry Escaich   Thierry Escaich Icon_minitimeVen 14 Nov - 2:54

Thierry Escaich
(Nogent-sur-Marne 1965 )
Thierry Escaich Na12_1855194_1_20070105_px_470_


Il étudie au Conservatoire national supérieur de musique de Paris où il obtient huit premiers prix : harmonie, contrepoint, fugue, orgue, improvisation à l'orgue, analyse, composition et orchestration.
Après avoir remporté en 1991 le grand prix d'improvisation du Concours international de Strasbourg, il est nommé en 1997 titulaire du grand-orgue de l'église Saint-Étienne-du-Mont à Paris où il succède avec Vincent Warnier à Maurice et Marie-Madeleine Duruflé. Professeur de fugue au Conservatoire national supérieur de musique de Paris depuis octobre 1992, il poursuit en parallèle une carrière internationale de concertiste et de compositeur. Ses talents d'improvisateur en font un des représentants principaux de l'école d'improvisation française.

Il est le tenant d'une musique modale qui ne se veut ni tonale, ni sérielle. Il rejoint par là une nouvelle tendance de la musique contemporaine en général et de la musique française en particulier, aussi représentée par Bacri, Coulais, Hersant ou Tanguy.
Il est l'auteur d'une soixantaine d'œuvres, depuis l'instrument solo à l'orchestre symphonique, en passant par de nombreuses pièces de musique de chambre.
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Jean-Michel
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MessageSujet: Escaich : quelques disques   Thierry Escaich Icon_minitimeVen 14 Nov - 2:56

Miroir d’ombres, Vertiges de la croix, Chaconne – dir. Jean-Claude Casadesus (Accord, 2007)
Thierry Escaich 51rwXJt6OKL._SL500_AA240_

Chorus (Scènes de bal, Les Litanies de l’ombre, La ronde, Jeu de doubles, Nocturne), Bertrand Chamayou, Florent Héau, Marie-Claire Le Guay, Xavier Philips (Accord, 2004)
Thierry Escaich 31A2DF1EH0L._SL500_AA240_

Le Dernier Evangile - Trois danses improvisées – Poème symphonique, Ensemble orchestral de Paris, dir. John Nelson (Hortus, 2002)
Thierry Escaich 414GY4RS6VL._SL500_AA240_

Exultet, œuvres vocales, Ensemble Sequenza 9.3, dir. Catherine Simonpietri (Accord, 2006)
Thierry Escaich 51ENY5RTE4L._SL500_AA240_
Organ Spectacular, improvisations à l'orgue (Accord, 2008)
Thierry Escaich 51ISQYT-VLL._SL500_AA240_
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MessageSujet: Re: Thierry Escaich   Thierry Escaich Icon_minitimeVen 24 Juil - 0:10

C'est dans doute Chorus qui est mon disque préféré - un recueil de musique de chambre. Comme souvent chez Escaich, la forme est héritée de la tradition : le compositeur la poursuit plus qu’il ne s’y oppose. Il part d’ailleurs de thèmes comme celui de Schnitzler pour la Ronde dont j’aime beaucoup les rythmes. On a dit à ce propos qu’il y avait parfois un « temps distendu », ce qui me semble bien décrire le propos.
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MessageSujet: Re: Thierry Escaich   Thierry Escaich Icon_minitimeMar 28 Juil - 23:08

Thierry Escaich 51rwXJt6OKL._SL500_AA240_

La Chaconne pour orchestre symphonique n’est pas ici des variations successives mais une progression. Les couches sonores : où on entend le thème de la chaconne créent différents climats. Le résultat est prenant. On a pu parler de lyrisme à son sujet, je ne suis pas sûr que cela soit bien exact : je n’aurais pas l’idée non plus de dire que la musique de Bach est lyrique.
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MessageSujet: Re: Thierry Escaich   Thierry Escaich Icon_minitimeDim 8 Nov - 1:27

Tanz Fantasie, pièces pour orgue et trompette (Indesens 2009)
La trompette d’Eric Aubier faisant, même si ça surprend un peu au début, c’est fort réussi. Quelques pièces d’Inav Jevtic, André Jolivet, Nicolas Bacri, Henri Tomasi. Cette association est un peu une découverte pour moi.
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MessageSujet: Re: Thierry Escaich   Thierry Escaich Icon_minitimeMar 22 Déc - 1:22

Exultet - Œuvres vocales : Motets sur des textes d'Alain Suied, Lamentations
Toujours un style assez nerveux, assez surprenant pour des pièces religieuses. Il y a certes un rythme, je ne le vois pas favoriser le recueillement. Il y aurait même une certaine contradiction entre les paroles et la musique. Escaich est certes facile à écouter mais je pense qu'il est beaucoup plus difficile de le comprendre.
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MessageSujet: Re: Thierry Escaich   Thierry Escaich Icon_minitimeMar 5 Jan - 0:53

« Une machine pour exprimer des forces tempétueuses »

«Au buffet d’orgue des passions, exulte, Maître du chant ! », déclame Saint-John Perse dans un de ses beaux poèmes avant de poursuivre par « Les vents sont forts ! Les vents sont forts ! Écoute encore l’orage labourer dans les marbres du soir. »

Ces quelques vers suffiraient à résumer la puissance suggestive de cette machinerie souvent énorme et complexe, qui tantôt envoûte le fidèle par ses sons surgissant des diverses parties du buffet, tantôt semble leur donner une sorte de vision d’éternité par les longues tenues qu’elle est pratiquement la seule à pouvoir produire, ou encore emporter l’auditeur dans un déferlement de sons incandescents propres à figurer le souffle du Divin.

L’orgue trônant de fait au sein des édifices religieux, cette puissance suggestive se trouve tout naturellement au service du sacré. Quant aux grands thèmes musicaux qui traversent la littérature pour orgue de la Renaissance à nos jours, ils sont pour la plupart basés sur le grégorien pour les pays latins et le choral pour le monde anglo-saxon, les deux étant intimement liés.

Cet instrument a une histoire parfois indépendante de tout art religieux
Cette correspondance thématique entre Grigny ou Messiaen, Bach ou Berg donne ce sentiment de permanence, de lente transformation d’un matériau thématique caractérisant un art sacré en opposition avec des courants plus brefs et plus dépendants des modes du moment.

Mais cela ne doit pas faire oublier que cet instrument a une histoire parfois indépendante de tout art religieux. Il suffit de s’imaginer dans les salons de la princesse de Polignac ou dans la grande salle du Trocadéro à la fin du Second Empire et d’y entendre les charmants duos d’un Charles-Marie Widor ou d’un Camille Saint-Saëns pour piano et orgue, pour y découvrir un instrument qui, sorti de son contexte liturgique, prend une couleur tout à fait profane.

Les pays anglo-saxons, pourvus aujourd’hui encore d’orgues dans les principales salles de concert, ont suscité tout un répertoire prolongeant les grands courants de la musique symphonique et même opératique. J’écoutais récemment une superbe transcription de La Mer de Debussy réalisée et exécutée par un organiste d’outre-Manche qui témoigne de la richesse de cette tradition.

Développer un visage chambriste, intime, de l'orgue
Pour ma part, je n’ai jamais tranché entre ces deux visages de l’orgue. Il reste avant tout cette machine avec laquelle j’exprime depuis tout jeune, par la pratique de l’improvisation, ces forces tempétueuses dont parlait plus haut le poète et qui irriguent ensuite mon œuvre écrite.

Inéluctablement, sa présence sonore au sein de l’orchestre (il suffit, par exemple, d’écouter Symphonie n° 3 de Saint-Saëns) ravive la dimension sacrée. J’essaie alors de ne pas la subir et, au contraire, d’utiliser mes propres élans, mes propres rythmes, mon propre discours avec ses diverses attaches dans les musiques actuelles, savantes ou populaires, pour établir un nouveau dialogue avec le sacré.

Dans ma dernière pièce pour orgue et orchestre La Barque solaire, si l’orgue renforce le caractère rituel du sujet – le rite des morts égyptiens –, l’essentiel de son rôle sera de transformer le son de l’orchestre par les diverses couleurs de ses registrations, comme le ferait un synthétiseur.

C’est ainsi que j’ai été amené à développer un visage chambriste, intime, de l’orgue comme dans mon Ground II pour percussions et orgue ou Choral’s Dream pour piano et orgue. L’orgue est alors imbriqué dans le vibraphone ou les arabesques du piano et, quelquefois, semble ouvrir le spectre sonore du piano en rajoutant des harmoniques suraigus ou des graves presque imperceptibles qui créent un nouvel instrument. On est loin de l’image poussiéreuse de ce vieil instrument…

Emmanuelle Giuliani (La Croix)
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MessageSujet: Re: Thierry Escaich   Thierry Escaich Icon_minitime

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