José Maurício Nunes Garcia est né le 20 septembre 1767 à Rio de Janeiro, et y meurt le 18 avril 1830.
Fils et petit fils d'esclaves, il subira durant toute sa vie de nombreuses humiliations dues à ses origines. Après une formation plus ou moins autodidacte, il semble que ses qualités vocales lui aient ouvert la voie des chorales d'église où il découvre la spiritualité. José Maurício sera consacré prêtre en 1792.
La renommée du musicien se forge lentement, il est nommé maître de chapelle à la cathédrale de Rio en 1798. Il compose à cette époque quelques-unes de ses oeuvres les plus importantes : une série de Graduels (1798-180), deux Miserere (1798) et les Matines de Noël (1799).
En 1808 commence une période de grande créativité avec l'arrivée de la cour royale du Portugal, en fuite devant les troupes de Napoléon. Il compose en effet plus de 70 oeuvres, parmi lesquelles la messe de Sao Pedro de Alcantara, la messe pastorale et la messe de Saint Michel Archange et ses premières musiques dramatiques : Ulysse, drame héroïque et Le triomphe de l'Amérique.
Cette intense créativité va le jeter dans un profond épuisement intellectuel. De plus il souffre des préjugés des musiciens européens et de sa relation conflictuelle avec l'orgueilleux et ambitieux Marcos Portugal, le maître portugais le plus influent de son temps qui a suivi la cour à Rio. Il compose donc peu, jusqu'en 1816, où on lui commande un requiem à l'occasion de la mort de la reine Dona Maria I : cet Officium 1816 est considéré comme une de ses oeuvres maîtresses.
En 1817, il composa le premier opéra brésilien : Le Due Gemelle puis d'autres oeuvres religieuses dont une Messe Notre Dame des Carmes.
En décembre 1819, il dirigea la première interprétation brésilienne du Requiem de Mozart, complété par un Libera me composé par Sigismond Neukomm.
En 1826, il composa sa monumentale Messe de Sainte Cécile, puis écrivit un traité d'harmonie et de contrepoint.
Au coeur de la création de l'histoire musicale brésilienne, José Maurício est considéré par ses contemporains comme un organiste hors pair et un excellent improvisateur. Sa première période de créativité se définit par une mélodie raffinée et élégante à la manière de Haydn et Mozart dont l'influence se révèle surtout dans l'accompagnement, alors que les ornementations excessives représentatives du courant européen de l'époque et importées par Marcos Portugal sont très controversées. Il a ensuite été influencé par de nombreux compositeurs du Baroque Mineiro (de la province brésilienne du Minas Gerais). Il est l'un des premiers compositeurs à introduire de la musique populaire (les modinhas) dans ses compositions religieuses et profanes, comme le fera Villa-Lobos plus d'un siècle plus tard.
Source : Ensemble Turicum de Zurich et Academia musical de Indias
Nunes Garcia est un compositeur brésilien qu'on recommence à découvrir.
Profondément attachant car il introduit dans sa musique religieuse des éléments de cantiques folkloriques brésiliens.
Je possède trois CD de lui, un avec sa Messe pastorale, qui vaut vraiment l'écoute et quelques motets, un autre avec sa Missa Senhora do Carmo, et un troisième avec son Requiem de 1816