Gabriel Fauré(Pamiers 1845 – Paris 1924)
Élève de Saint-Saëns, il est d'abord organiste à l'église de la Madeleine à Paris puis professeur de composition au Conservatoire de Paris qu’il dirige de 1905 à 1920.
En 1870, Fauré s'engage dans l'armée et prend part aux combats pour lever le Siège de Paris. Il remplace à l'église de la Madeleine Saint-Saëns souvent absent. La rupture de ses fiançailles et ce qu'il perçoit comme un manque de reconnaissance musicale le mènent à la dépression qu'il qualifie de « spleen ».
En 1883, Fauré épouse Marie Fremiet, avec qui il a deux fils. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il assure les services quotidiens à l'Église de la Madeleine et donne des leçons de piano et d'harmonie. En 1892, il devient inspecteur des conservatoires de musique en province. En 1896, il est nommé organiste en chef à l'Église de la Madeleine et succède à Jules Massenet comme professeur de composition au Conservatoire de Paris. Georges Enesco, Maurice Ravel ou Nadia Boulanger comptent parmi ses élèves. En 1905, il succède à Théodore Dubois comme directeur du Conservatoire de Paris qu’il réforme en grande partie. C’est à partir de 1903 qu’il devient pratiquement sourd.
MusiqueLes œuvres de Fauré, de facture classique, se distinguent par la finesse de leur mélodie ainsi que par l'équilibre de leur composition. Reconnu pour son génie harmonique, il est en outre considéré comme le maître de la mélodie française. Gabriel Fauré s'intéresse davantage à l'idée musicale qu'à l'orchestration. Il laisse près d'une centaine de mélodies mais seulement une dizaine de pièces pour orchestre, pour al plupart destinées au théâtre (Pelléas et Mélisande) L’orchestration reste plutôt classique sans grandes innovations de timbres. Son message est tout en intimité, en intériorité et tend vers la pureté musicale, ce qui le détourne des grands effets courants à son époque, comme les audaces orchestrales de Wagner, de Debussy ou de Stravinsky.
Ses structures harmoniques sont dérivées du Traité d’harmonie de son professeur Gustave Lefèvre : la théorie de l’harmonie diffère de la théorie classique de Jean-Philippe Rameau. Les accords de septième et de neuvième ne sont plus considérés comme dissonants et la quinte peut être altérée sans changer le mode. En opposition avec son style harmonique et mélodique très novateur à cette époque, les motifs rythmiques sont répétitifs, avec des modulations similaires à celles que l'on peut trouver dans la musique de Brahms.
On décrit souvent l'évolution de Gabriel Fauré en distinguant dans son œuvres trois périodes.
La première période jusqu'en 1890 comprend la mélodie « Après un rêve » ou son « élégie » pour violoncelle et piano : elle se caractérise par l'influence des musiques allemandes et italiennes et par un certain classicisme.
La seconde période part des Mélodies de Venise (1891) au début du XX° siècle : grande finesse harmonique, sens de la sensualité et nombreuses audaces harmoniques (dans « Shylock »).
La troisième période comprend les cycles de mélodies de la fin de la vie de Fauré :« La Chanson d'Ève » (1910), « Mirages » (1919) ou encore « L'Horizon Chimérique » (1921), elle est contemporaine de la surdité ont souffre Gabriel Fauré. C’est la plus controversée et la moins bien connue : certains la considèrent comme une période d'aridité et de déclin tandis que d'autres y voient l’aboutissement d'une quête musicale qui ne doit rien aux évolutions de son temps.