Hugo Wolf(Windischgrätz, aujourd'hui Slovenj Gradec en Slovénie 1860 - Vienne 1903)
Son père, Philipp, marchand de peaux et musicien amateur, lui enseigne le piano et le violon. Il fait ses études au Conservatoire de Vienne dont il est renvoyé pour indiscipline. C’est au conservatoire qu’il découvrira la musique de Richard Wagner qui sera pour lui une révélation capitale. En 1876, il compose son premier opéra, König Alboin et en 1884 sa seule symphonie ainsi que le Quatuor à cordes en ré mineur, dont seuls le scherzo et le finale sont complets. Nommé second chef d’orchestre à Salzbourg en 1881, il est poussé à quitter ce poste au bout de quelques mois. Entre 1884 et 1887, il est critique musical pour le Salonblatt, une revue viennoise très importante dans les cercles classiques. Il y affiche un virulent parti-pris pour Wagner et Liszt contre Brahms et la musique italienne admirée à l’époque.
À partir de 1887, il se consacre entièrement aux études et à la composition, dans une succession de phases d’intense création et de périodes d’abattement total. Son poème symphonique, Penthésilée, n’est pas accueilli avec le succès qu’il espérait. En 1897, sa santé mentale défaillante l’oblige à entrer à l’asile, où il finira ses jours six ans plus tard. Il décède ainsi à Vienne à l’âge de 43 ans.
Son œuvre, déséquilibre et indécision tonale, charnière entre le romantisme et le XX° siècleWolf conçoit le lied comme un poème symphonique miniatures et le portera à des sommets de raffinement et de complexité jamais atteints. Wolf mit en musique les textes de poètes allemands comme Eduard Mörike, Joseph von Eichendorff et Johann Wolfgang von Goethe. Ses livres de lieder espagnols (1891) et italiens (2 volumes, 1891 et 1896) rassemblent des poèmes allemands sur des thèmes espagnols et italiens. Hormis les lieder, Wolf a aussi écrit pour quatuor à cordes (1879-1880), une Sérénade italienne (1892), et un opéra Der Corregidor (Le Gouverneur, 1895).
Hugo Wolf marque incontestablement un stade décisif dans l'évolution du romantisme finissant vers le XX° siècle atonal, voire l'école de Vienne. Modulations rapides, dissonances, structure totalement libre (Mahler trouvait ses lieder « informes »), les Lieder de Hugo Wolf furent appréciés d'Alban Berg dont procèdent les Sieben Fruhe Lieder et de Schoenberg. L'harmonie de Hugo Wolf est à la fois très classique et très personnelle ; on pourrait presque se réjouir de ce qu'il a en somme assez mal compris Wagner qu’il admirait. Hugo Wolf a aussi innové dans la technique même du lied qu’il préfère appele Gedichte für Stingstimme und Klavier (Poème pour voix et piano). Pour ses Gedichte, il s'est adressé aux poètes anciens comme Goethe, Mörike, Eichendorff, Gottfried Keller et Heinrich Heine.
Il respecte le temps du lied (3 minutes), le fluide mélodique reste limité, le piano garde son grand rôle et les thèmes sont le plus souvent l'amour, la nature et la religion.
Sa déclamation du chant donne naissance à une nouvelle forme de ligne mélodique : le recitativo arioso (correspondance entre les syllabes du texte et les temps forts de la mélodie, mise en valeur musicale des mots). Il se détourne parfois de la courbe mélodique pour un débit vocal récitatif et s'oppose donc aux grands compositeurs du lied romantique. En général, la mélodie va à la voix et le piano accompagne, mais c’est l’inverse chez Wolf.
Ses lieder1875 - 1887 : 94 Lieder (Gedichte) de Jeunesses non retenus par Wolf
1888 - 1891 : 197 Lieder
1886 – 1888 : 20 Eïchendorfflieder
1888 : 53 Mörike Lieder
1888 – 1889 : 51 Goethe-lieder
1889 – 1890 : 44 Lieder musique populaire espagnole (traduite en allemand)
1890 – 1896 : 22 Lieder musique populaire Italienne (traduite en allemand)
1890 - 1891 : premier recueil avec 22 lieder
1896 : second recueil avec 24 lieder
1896 - 1897 : 33 Lieder
1896 : 24 lieder, thème tableaux de paysage du XIVe XVe siècle