Bohuslav Martinu

Bohuslav Martinů est un compositeur tchèque, naturalisé américain.

Né à Polička (Bohême) le 8 décembre 1890, son père est le sonneur de cloches de la ville. Dès sa plus tendre enfance, il manifeste des dons pour la musique et apprend ensuite le violon, devenant même un prodige de cet instrument. Jeune, il entre au Conservatoire de Prague dans la classe de violon, mais finit par être renvoyé au bout de deux ans ; il s'y réinscrit dans la classe d'orgue, mais une deuxième fois il est renvoyé. Ses premières compositions, en particulier pour le piano et datant de cette période (1910-1915), reflètent déjà les ambitions du compositeur par une grande richesse d'invention.

Il poursuit donc son chemin en autodidacte ; il est engagé à l'Orchestre philharmonique tchèque (nouvellement créé en 1918) en 1920 en tant que second violon, où il rencontre le chef d'orchestre Václav Talich. Sa rencontre avec le compositeur et violoniste Josef Suk marquera à jamais sa vie. Après l'indépendance de l'État tchécoslovaque, Martinů a enfin l'occasion de partir à l'étranger : il part donc à Paris où il croise Albert Roussel et Arthur Honegger qui vont jouer un grand rôle dans son existence et sa musique. Dans les années 1920-1930, il compose énormément pour le piano et la voix (des cycles de petites pièces, très souvent empruntées au folklore tchèque). Ses premiers grand succès datent du milieu des années 1930 avec notamment les Inventions pour piano et orchestre, commande du Festival de Venise (1934), Kytice (Le bouquet de fleurs, 1938) et surtout, son premier opéra, Juliette ou la Clé des Songes (1938), créé au Théâtre National de Prague par Václav Talich.

Suite à l'occupation allemande de la Tchécoslovaquie en mars 1939, il part pour les États-Unis, où il composa la majeure partie de ses œuvres pour orchestre entre 1942 et 1944. Il suscite l'admiration de chefs comme Artur Rodzinski (à l'Orchestre Philharmonique de New York), George Szell (à l'Orchestre de Cleveland) et Serge Koussevitzky (à l'Orchestre Symphonique de Boston). Entre 1942 et 1943, on lui commande un nombre impressionnant d'œuvres (environ vingt-cinq) rencontrant toutes le succès. À la fin de la guerre, il souhaite revenir en Tchécoslovaquie, mais par deux fois, il est contraint d'y renoncer. Il revient toutefois à Prague en 1951, mais la vie a changé dans sa patrie natale : Martinů décide alors de ne plus y revenir. Il ne reviendra pas non plus aux États-Unis (seulement quelques brefs séjours en 1955-1957) et se basera en France (Nice) et en Suisse (Schönenberg). Il mourut d'un cancer le 28 août 1959 à Liestal (Suisse)

Martinů a laissé un catalogue d'œuvres des plus divers : sur environ 400 œuvres, on distingue 6 symphonies (commandées en majorité par des orchestres américains entre 1942 et 1945), plusieurs grandes fresques orchestrales (Mémorial pour Lidice, Fresques de Piero della Francesca, Paraboles...), des œuvres de musique de chambre pour ensembles divers (7 quatuors à cordes, des trios, duos et quintettes, Le Bouquet de Fleurs...), des opéras (Juliette, Mirandolina, La Passion Grecque, Ariane...), des concertos (5 pour le piano, 3 pour le violoncelle, 2 pour le violon, une rhapsodie-concerto pour alto...) et une abondante littérature pour piano (Spaliček, Marionnettes, Miniatures, Sonates...), toutes basées sur l'harmonie (des modulations fréquentes et « osées »), faisant de Martinů un compositeur très apprécié aux États-Unis et en France.

Harry Halbreich a publié en 1968 le catalogue chronologique de son œuvre comportant 387 numéros. On retrouve parfois la numérotation de cet auteur en guise d'opus.

source : wikipédia

Je connais un peu de sa musique de chambre et surtout son opéra "Juliette ou la Clé des Songes", une écriture très moderne tout en restant mélodique.

Martinu, Symphony No. 6 (programme : Mémorial de Lidice, Fantaisies symphoniques, Fresques de Piero della Francesca et Vigile pour orgue) par Vladimir Válek (Praga 1994)

L’ode symphonique à la mémoire des habitants de Lidice est une de ses œuvres que je trouve le plus facile à aborder.

j'ai le concerto pour violon avec Isabelle Faust j'aime assez! et encore plus la "Toccata e due Canzoni" pour cordes et piano!

ah tu l'as acheté alors ?

oui ton enthousiasme m'avait aiguilloné..et il était pas trop cher à la Fnac...à ma grande surprise!

oui 13.50 c'est donné pour un tel disque !

Concurrente d'Isabelle Faust, Katrin Scholz avec Sebastian Lang-Lessing (Berlin Classics 2001) ou (mais je ne conais pas) Josef Suk et Vaclav Neumann (Supraphon 1998) :

Tu connais mon avis sur Lang Lessing...

Suk et Neumann doivent être à leur affaire dans Martinu!

J'ai réécouté il y a quelques jours sa cantate Kytice (Bouquet de fleurs) basé sur des textes populaires, et dont la musique est extraordinaire de fraîcheur, de spontanéité pastorale et d'éléments folkloriques. C'est une merveille.

merci du renseignement..ce qui n' est pas évident dans l'oeuvre de Martinu...mais je la connais si mal!

joachim a écrit:

Kytice (Bouquet de fleurs) (...). C'est une merveille.

Je suis entièrement d'accord ! C'est cette œuvre qui ma fait découvrir Martinů.
Bouquet de fleurs (Kytice) - Symphonie n° 3, Karel Ančerl (Praga 1996), enregistrement monophonique de 1966 et 1967

Même si le son est un peu daté, j’aime particulièrement cet enregistrement – les solistes, les chœurs et le petit orchestre ainsi que l’harmonium y interviennent tour à tour ou ensemble. « Kytice forme une cantate structurée dont la cohérence et la dramaturgie s’imposent avec noblesse et un sens inné de la ballade épique. » (P.-E. Barbier)

en mono ? malgré la date de 1966 1967?...la stéréo n'était pas arrivée en Tchékoslovaquie?

si c'est un live c'est pas étonnant, les disques meldoyia par exemple sont de la fausses stéréo par moment, c'est toujours aléatoire avec les pays de l'est. Les tchèques et donc Praga ont pour habitudes de sortir des enregistrements issues de concerts radiodiffusés.

voila certainement la bonne explication

j'ai une bonne partie des Chostakovitch dans ce label

Oui vous avez bien deviné ! Enregistré par la Radio tchèque.

Un grand classique de Praga, ca coute trois fois rien en droit.

Musique de ballets : Le Raid merveilleux, La Revue de cuisine, On tourne ! par Christopher Hogwood et la Philharmonie tchèqte (Supraphon 2004)

Les trois datent de 1927 et ont été inspirés du jazz.

Paraboles fait partie des pièces orchestrales réputées de Martinů (H 367). Il écrit peu après sa dernière pièce orchestrale Estampes (H 369) qui est autant en demi-teintes que Paraboles est éclatante.
Concerto pour piano n° 2 – Paraboles – Tre ricercari – Estampes par Jiři Bĕlohlávek et Rudolf Firkušný (Supraphon 1998)

Les Estampes sont aussi au programme du disque de Weller chez Fuga Libera

Quatuors à cordes 2, 4 et 5, Quatuor Kocian (Praga 2006)

Le dernier (n° 5) a une extraordinaire tension, mais aucune sentimentalité comme sait si bien le faire Martinu. Le livret met cette tension au compte des circonstances historiques : il a été composé en 1938.

Musique de chambre – Quatuor Pražák, Notette tchèque (Praga 1996, 2007) : Quatuor à cordes n° 7, Quatuor pour clarinette, cor et violoncelle, Quatuor pour hautbois, violon, violoncelle et piano, Mazurka-nocturne pour hautbois et deux violons, Nonette
Martinu à propos du quatuor n° 7 : J’ai du mal à exprimer tout le plaisir que je ressens quand je me mets à composer de la musique de chambre. Comprenez-moi : après cinq symphonies pour grand orchestre, on se sent chez soi avec le quatuor, dans un cadre intime, heureux. Il pleut au-dehors, la nuit tombe, mais ces quatre voix n’en ont cure, elles sont libres, indépendantes, elles font ce qu’elles veulent. Elles composent un ensemble équilibré, une sorte l’entité nouvelle, un tout harmonieux, je le souligne, car c’est si rare en ce moment dans le monde.

Petites pièces pour violoncelle, par Michal Kaňka et Jaromir Klepáć (Praga 2001). Les Nocturnes ont été écrites pour introduire à la musique de son temps, les Arabesques sont des « Etudes rythmiques », les Variations sur un thème de Rossini et celles sur une chanson slovaque ont un « climat archaïsant ». Cette musique est le plus souvent parlante, ce qui n’est pas toujours le cas pour moi quand j’écoute Martinu.

Couverture : Iris de van Gogh.