Vicente Martín y Soler (né le 2 mai 1754 à Valence - mort le 30 janvier 1806 à Saint-Pétersbourg) était un compositeur espagnol d'opéras et de ballets.
Bien que relativement obscur aujourd'hui, à son époque il était comparé favorablement à son contemporain, Mozart, en tant que compositeur d'opera buffa. Il était surnommé le Mozart valencien.
Il étudia la musique à Bologne avec Giovanni Battista Martini. Son premier opéra fut Il Tutore burlato (1775), une adaptation de La Frascatana de Giovanni Paisiello, lui-même tiré de la pièce éponyme de Filippo Livigni. Le livret fut traduit en espagnol et adapté sous forme d'une zarzuela intituléeLa Madrileña o El Tutor burlado, dont la première fut donnée à Madrid en 1778.
Martín y Soler est mieux connu pour les opéras comiques qu'il composa à Vienne avec le librettiste Lorenzo Da Ponte : Una cosa rara (1786, d'après la pièce La Luna de la sierra de Luis Vélez de Guevara), Il Burbero di buon cuore (1786, d'après la pièce de Carlo Goldoni), L'Arbore di Diana (1787). Il est aussi crédité d'avoir introduit, dans Una cosa rara, la valse à Vienne.
En 1777, il voyagea à Naples, pour composer son premier ballet pour le Théâtre de San Carlo. Durant cette période, il travailla avec le chorégraphe Charles Le Picq pour composer 4 ballets d’action : La Griselda (1779, d'après Apostolo Zeno), Ii ratto delle Sabine (1780), La Belle Arsène (1781), et Tamas Kouli-Kan (1781, d'après Vittorio Amedeo Cigna-Santi). Il composa aussi 2 ballets mezzocarattere, La Sposa persiana (1778) et Il Barbiere di Siviglia (1781, d'après la pièce de Beaumarchais).
A Naples il travailla aussi avec le librettiste de la cour, Luigi Serio, à la composition d'opera seria, produisant Ifigenia (1779) et Ipermestra (1780).
En 1785, il s'installa à Vienne, où il eut la joie de rencontrer un grand succès international par les opéras qu'il composa avec les textes de Lorenzo Da Ponte, qui collaborait simultanément avec Mozart et avec Antonio Salieri. La musique d'Una cosa rara fut citée par Mozart dans la scène du banquet dans l'acte final de Don Giovanni (1787).
En 1788, il fut invité à la cour russe de Saint-Pétersbourg, où il acheva les opéras en russe, L'Infortuné héros Kosmetovich (1789, livret écrit en partie par Catherine la Grande), Melomania (1790), et Fedul et ses enfants (1791, avec Vassili Pachkevitch). Durant cette période, il acheva aussi 2 opéras supplémentaires en italien : La Capricciosa corretta (1795, livret de Lorenzo Da Ponte, probablement adapté de The Taming of the Shrew de Shakespeare) et La Festa del villaggio (1798).
Il composa aussi nombre de ballets tragiques durant son séjour à Saint-Pétersbourg, dont Didon abandonnée (1792), Amour et Psyché (1793, inspiré des Psyché de Molière, Corneille et Philippe Quinault), Tancrède (1799) et Le Retour de Poliorcète (1799).
Il décéda à son poste de compositeur de la cour en 1806.