Dietrich Fischer-Dieskau

Dietrich Fischer-Dieskau est un baryton allemand, également chef d'orchestre et musicologue, né à Berlin le 28 mai 1925

« Le récital de Lieder procure des bonheurs uniques. Il vous oblige à plonger au cœur de la poésie, à situer les textes dans un bain culturel, beaucoup plus intensément que dans un opéra, soumis au metteur en scène…Pour aborder l’opéra, l’interprète de Lieder disposera donc d’une vaste palette de nuances. En retour, l’opéra forge la résistance physique par la maîtrise des fortissimo, qui enrichissent son fonds de commerce. » D.Fischer-Dieskau

Bien qu'il ait donné son nom à un astéroïde (le 42482) Dietrich Fischer-Dieskau n'eut rien d'une étoile filante... Il demeure l'un des plus grands interprètes de la musique vocale du XX° siècle. D'abord homme de lettres (il rejoint en cela Richard Wagner) diseur de mots, avant d'être musicien, baryton au talent exceptionnel. Sa carrière est impressionnante entre toutes par sa durée, par la quantité et la qualité des œuvres et des répertoires abordés.

D'abord fasciné par les grands textes poétiques de Goethe et Schiller qu'il déclamait de son propre aveu dans la cour de son école, il vint plus tard à l'étude de la musique par l'entremise de sa mère, une descendante des von Dieskau, anciens commanditaires d'une cantate à Jean-Sébastien Bach autrefois, qui menait le jeune Dietrich entendre les concerts.

Son professeur Hermann Weissenborn vit tout de suite en lui un artiste à l'organe et à l'intelligence hors du commun. A seize ans il entreprit de déchiffrer les cantates de Jean-Sébastien Bach au piano puis commença l'étude des Lieder et élève de la Hochschule, fit un premier concert des Winterreise de Franz Schubert sous l'infernal bombardement de 1943 qui dévasta Berlin. Ses premiers enregistrements sont les introuvables Schwanengesang et Winterreise de Schubert pour la radio de Berlin en 1947.

S'ensuivit une carrière internationale à l'opéra et au concert qui lui fit rencontrer les plus grands courants musicaux de la seconde moitié du XX° siècle, du baroque de Telemann aux rôles Verdiens en passant par la musique contemporaine d'Othmar Schoeck. Anecdotiquement, il fut le premier chanteur allemand à chanter en Israël accompagné de Daniel Barenboïm, à l'auditorium Mann de Tel-Aviv, et fut heureux de montrer que la culture germanique ne se réduit pas au nazisme.

L'homme est éclectique. Epris de peinture, qu'il pratique et expose avec grand sérieux, il a écrit plusieurs essais de réflexion musicologique sur Wagner, Nietzsche, Robert Schumann, Franz Schubert... et enseigne avec beaucoup de soin l'art du lied à travers le monde entier.

Il sait plus de 1500 lieder - Brahms, Schubert, Schumann, Hugo Wolf, Gustav Mahler - et a chanté autant d'œuvres sous la direction des plus grands chefs de son temps : Wilhelm Furtwängler, Herbert von Karajan, Otto Klemperer, Eugen Jochum, Leonard Bernstein, Georg Solti, George Szell, Rafael Kubelik, Karl Richter, Daniel Barenboïm, et accompagné des pianistes les plus célèbres comme Sviatoslav Richter, Gerald Moore, Wolfgang Sawallisch ( qui l'a également dirigé ), Alfred Brendel. Ce cerveau musical dirige aujourd'hui -à 80 ans- des œuvres de Tchaïkovski, Wolf, Mahler, Wagner.

L'histoire de la musique retiendra sûrement ses interprétations de Bach dans les passions, de Wagner dans Tannhäuser (Wolfram), de Richard Strauss (Mandryka dans Arabella) dont il incarnait le Baryton par excellence, au parler chatoyant et l'aigü noble. Il se fit l'interprète de grandes œuvres méconnues du répertoire lyrique du XX° siècle, dont il contribua à la découverte par sa notoriété et son apport musical : Doktor Faust de Ferrucio Busoni, Wozzeck de Alban Berg, Saint-François d'Assise d'Olivier Messiaen. Loin des sunlight des concerts à grand spectacle, cela correspondait à son idéal artistique qu'il résumait d'un mot dans ses mémoires publiées en 1992 : « Faire connaître la musique par les musiciens et non les musiciens par la musique ».

Au sommet de sa carrière, il enregistre pour la Deutsche Grammophon en 1968 l'intégrale des 600 lieder de Schubert, mais aussi de Wolf, de Schumann, de Liszt. Il en a fixé certaines avec un souci documentariste comme l'accomplissement de ce qu'on pouvait entendre dans ces œuvres.

La voix reconnaissable entre toutes de Dietrich Fischer-Dieskau exerce sur quiconque l'a écouté un jour, au concert ou même au disque, une véritable fascination due en partie à la grande clarté de sa lecture interprétative qu'il mettait au service du compositeur et de la musique.

Il a notamment écrit un livre sur « Nietzsche et Wagner ». Il est l'époux de la soprano Julia Varady.

Lire Résonances, mémoires ed. Robert Laffont 1992
Regarder La Voix de l'âme documentaire de Bruno Monsaingeon 1995

Ses rôles d'opéra :

- Wolfgang Amadeus Mozart
Don Giovanni
Almaviva dans Les Noces de Figaro

-Giuseppe Verdi
Macbeth
Iago dans Otello
Rigoletto
Rodrigo dans Don Carlos
Falstaff

-Richard Wagner
Hans Sachs dans Les Maîtres chanteurs de Nuremberg
Wolfram dans Tannhäuser
Kurwenal dans Tristan et Isolde
Telramund dans Lohengrin
Wotan dans L'Or du Rhin
Gunther dans Le Crépuscule des dieux
Amfortas dans Parsifal

-Ludwig van Beethoven
Don Fernando dans Fidelio

-Richard Strauss :
Jochanaan dans Salomé
Mandryka dans Arabella
Barak dans La femme sans ombre

-Alban Berg
Wozzeck
Dr Schön dans Lulu

-Ferruccio Busoni
Doktor Faust

-Hans Pfitzner
Borromeo dans Palestrina

-Paul Hindemith
Mathis der Maler

-l'art du lied selon DFD:




La liste serait encore longue pour les lieder...

-Mozart:

-Wagner:

-Beethoven:

-Mahler:

Le reste de la très longue et sublime discographie de mon cher DFD, en vrac :



Je m'arretes là mais la liste serait sans fin !

DFD est un artiste exceptionnel. Il a cependant toujours privilégié les compositeurs de langues allemandes estimant que chanter dans une langue étrangère est très difficile. DFD démontre pourtant son immense talent dans Le nozze di Figaro et Don Giovanni entre autres comme quoi nul n'est prophète en son pays

Ah mais il l'est c'est celà sa force, insurpassable dans les lieds de Schubert, Mahler, Beethoven, Wolfe et j'en passe. Les opéras de Mozart comme la flute, ou dans certains Wagner. Mais tout autant que dans Rigoletto, les Nozze... Il est prophete partout en somme. Car l'Allemagne tient DFD pour la plus grosse vedette classique allemande de son histoire je crois.

Bertrand a écrit:

Car l'Allemagne tient DFD pour la plus grosse vedette classique allemande de son histoire je crois.

Il est incoutournable tout comme l'était Karajan à son époque malgré son passé trouble. Mais de toute façonMême si DFD est un artiste exceptionnel il n'est pas dans mon quintet

Karajan n'etait pas allemand, mais comme tu le sais autrichien, et son passé etait bien moins trouble que celui de nazillons convaincus comme Bohm, Keillberth, Krauss et Mengelgerg qui etaient mouillés jusqu'au coup. Karajan dont j'ai beaucoup etudier cette periode pour en avoir le coeur net, fut ni plus ni moins qu'un membre du parti nazi par obligation et ambition plus que par conviction, et encore moins pendant la guerre. Qui parmis nous aurait tout sacrifier, surtout ses reves de reussite par conviction ? avec les risques vitaux qui allaient avec ? Ajoutter à celà que comme des millions de personnes de par le monde il du etre fasciner par le personnage d'Hitler. Et ils sont nombreux à l'avoir été et pas que des racistes, nazis et autres fascistes. Il faut nuancer les theses un peu trop rapides que certains medias peu enclins à l'objectivité jettent vite en pature. Ce sont les memes qui font encore passer Furtwangler pour un nazis de la 1ere heure...

bien d'accord avec toi pour Karajan...pour les autres que tu cites, aprt Megelberg je ne savais pas!!

Ah Mengelberg lors de son procés en denaziication, la legende (a nuancer je pense) veut qu'il est crier Heil Hitler et lever le bras...