Georg Muffat

Il étudie à Paris avec Lully entre 1663 et 1669, est nommé organiste à Molsheim et Sélestat puis fait des études de droit à Ingolstadt. Il s'installe plus tard à Vienne en Autriche, y côtoie probablement Kerll mais ne peut y obtenir d'engagement officiel ; on le trouve à Prague en 1677 puis à Salzbourg au service de l'archevêque pendant plus d'une dizaine d'années. Dans les années 1680, il voyage en Italie, y étudie l'orgue avec Bernardo Pasquini qui lui transmet la tradition de Frescobaldi, y travaille avec Arcangelo Corelli. À partir de 1690 et jusqu'à sa mort, il est maître de chapelle de l'évêque de Passau.

Son œuvre, influencée par la France et l'Italie comprend :

• des sonates pour instruments (Armonico tributo 1682)
  
• des suites orchestrales (Florilegium primum & secundum 1695)
  
• douze concertos grossos (Auserlesene instrumental Musik 1701)
  
• un recueil de pièces pour orgue, l'un des plus marquants avant ceux de Jean-Sébastien Bach (Apparatus musico-organisticus)
  
• quelques partitas d'inspiration française pour le clavecin
  
• des œuvres religieuses (trois messes, un offertoire et un Salve Regina, la seule ayant subsisté de nos jours étant la Missa in labore requies pour 24 voix
  
• des opéras (Marina Armena (1679), Königin Marianne oder die verleumdete Unschuld (1680), Le fatali felicità di Plutone (1687)

Armonico Tributo (cinq sonates pour violon, viole, violoncelle et archiluth)- Gunar Letzbor, Ars Antiqua Austria (Symphonia 2001)

ah oui c'est vrai qu'il est né en Hte Savoie et est passé par Sélestat!!
Sur la gravure on dirait un éclésiastique??...Il etait dans les ordres?...comee pas mal de musiciens anciens!

J'ai une amie qui vit à Passau, c'est charmant là bas.

j'avais participé à un "jeu" cartes postales à envoyer au premier d'une liste quand j'étais ado!...je me souviens avoir reçu une carte de Passau ...je me souviens que c'étais très beau!

vous aviez des sacrés jeux dans ta folle jeunesse !

...oui qu'est ce que tu crois!...aujourd'hui çà existe toujours mais avec du fric..ou alors le style "chaine" à ne pas casser ..;sinon gare!

Jean a écrit:

Il était dans les ordres ?

Il ne semble pas : juriste, organiste, on ne cite rien d'autre.

Florilegium Primum, Ars Antiqua Austria, dir. Gunar Letzbor (Symphonia 1998)
Composé de cinq fascicules, chacun a le titre d’une humeur : Eusebia (piété), Sperantis gaudia (Joie d’espérer), Gratitudo, Impatientia, Sollicitudo, Blanditia, Constantia. L’originalité du recueil est que le compositeur donne des conseils pour exécuter sa musique qui introduit la danse française dans un pays où on ne la connaissait guère. Danse selon les humeurs, voilà ce disque...

, dir. Christopher Hogwood (L'Oiseau Lyre, 1981, 2007), quatre nouveaux fascicules.

ce sont des oeuivres pour orchestre à cordes?...genre suites ou sonates?

Suites pour quatre ou cinq cordes, dans le genre de Lully.

Muffat devait apprécier le latin, les 15 suites des florilegium ont toutes un titre latin, et de même pour les 12 concertos grossos des Exquisitioris harmoniae. On ne voit pas ça chez Haendel par exemple.

Pour le latin, ce n'est pas non plus la même époque.

J'ai tout de même un faible pour la qualité de l'enregistrement du Florilegium primum par Gunnar Letzbor. Le Secundum est bien enregistré mais le Primum l’est mieux encore : c’est un enchantement !

Jean-Michel a écrit:

Pour le latin, ce n'est pas non plus la même époque.

C'est vrai, l'exemple Haendel est mal choisi puisque un bon demi siècle les sépare. Mais néanmoins il est quand même assez rare de trouver autant de titres latins dans ces oeuvres profanes que sont suites et concertos grossos.

Sonates de chambre : Armonico Tributo par l’Ensemble 415, dir. Chiara Banchini (HM 1996 et suiv.)
Tout aussi beau que par Letzbor ci-dessus. Il ne faut pas s’attendre à la technique retorse de Biber et à ses effets surprenants, c'est un style bien plus mesuré, plus calme, plus porté à la quiétude.

Muffat à l’orgue : Toccate, Concerti da chiesa, Le Parlement de Musique dir. Martin Gester (Tempéraments 1998)
Tu connais sans doute Jean ? J’écoute ce disque, je trouve que la prise de son est souvent un peu confuse, lointaine. On a envie de se rapprocher !

oui j'ai ce disque d'orgue de Muffat...est-ce la prise de son? pas uniquement, en ce qui me concerne, mais j'avoue que malgré mon grand intérêt pour l'orgue de cette époque, Muffat n'est pas mon préféré...je le trouve un peu..."touffu" plus ou moins en permanence?

Oui, touffu Gester dit proliférant dans sa préface qui est éclairante. Je crois que c'est autre chose. Je disais tout à l'heure que Blandine Rannou était trop évidente au clavecin, là ça serait que l'orgue manque d'évidence. Si Muffat suit des voies tortueuses, la prise de son n'aide pas, loin de là.

j'ai un peu aussi cette sensation en écoutant ses "suites" pour orchestre....