Vos livres du moment

Tu t'y connais en Hansi ?

Je reconnais ses dessins, il a un regard assez juste sur ce qu'il dessine. M'y connaître, c'est un peu trop dire !

L'Histoire de France par Michelet

Ca me tente aussi beaucoup

Les planches du XVIII° siècles sont fort belles, comme celle d'Audubon, un peu postérieures qu'on voyait partout il y a quelques années

J'ai le Audubon Book

Je crois bien avoir un recueil d'Audubon. Parmi mes livres, je n'ai qu'un Mazenod - les illustrations sont belles, le texte de qualité, mais comme c'est peu maniable à lire !

et cher !

pour ne pas arranger les choses ! Je ne comprends pas trop le principe éditorial. Je ne suis pas grand adepte de la Pléiade (on lit, on lit et on n'avance pas dans le livre) mais au moins c'est un objet agréable et commode à lire : les pages restent bien ouvertes, le papier ivoire est reposant pour l'œil. Ma Recherche du Temps Perdu, je l'ai en collection blanche, pas en Pléiade.

Avec l’extrémisme qui le caractérise, Kafka prétend que nous n’avons pas de temps à perdre avec des livres qui ne nous arrivent pas comme un pic à la glace, fracassant ce qui est gelé à l’intérieur de notre crâne et de notre esprit. Ses écrits justifient cet absolutisme. Pour le dire plus posément : le texte, l’œuvre d’art, la composition musicale, le « nouvelle qui reste nouvelle » (Ezra Pound) ne demandent pas seulement une réception compréhensive. Ils demandent une réaction. Nous sommes censés agir « à neuf », traduire en conduite la réponse et l’interprétation qui font écho.
George Steiner, Errata pp. 41-42

Le chant est simultanément la plus charnelle et la plus spirituelle des réalités. Il enrôle le diaphragme et l’âme. Par ses toutes premières notes, il peut réduire l’auditeur à la désolation ou le transporter jusqu’à l’extase. La voix qui chante peut briser ou guérir la psyché en cadence. D’un point de vue organique, le chant humain nous rapproche davantage de l’humanité que toute autre manifestation. Messaien s’appesantit sur cette proximité. (…) Le chant et nous conduit dans un chez-soi où nous n’avons jamais été.
George Steiner, pp. 97-98

c4est le "Steiner" initiateur ou fondateur des "écoles Steiner" et ...tout un art de vivre?...probablement pas s'il parle de Messiaen?

Non, celui dont tu parles c'est Rudolf (1861-1925), un Suisse. Ce Steiner est un Juif dont le père est parti au bon moment d'Allemagne. C'est un professeur de littérature, un admirable professeur à mon avis. A le lire, on sort plus intelligent.

Merci!...en effet j'avais oublié son prénom...et Messiaen était bien jeune quand il est mort...Rudolf

Avaient-ils remarqué (…). Je tâchai de réprimer d’absurdes larmes. Jusqu’à ce que j’en visse sur quelques visages mal rasés. Je savais maintenant que je pouvais ouvrir le sens à d’autres. Ce fut une découverte fatidique. A compter de cette nuit, les Sirènes de l’enseignement chantèrent pour moi.
George Steiner, Errata (1998) p. 71

Jean-Louis Chrétien : L'Effroi du beau (La Nuit surveillée, 1997)
L’auteur est un philosophe aussi préoccupé de religion – il commente souvent les mystiques. Voici quelques passages.
« L’homme n’est pas sa propre humanité : il a sans cesse à la faire sienne et peut toujours dans cette tâche être défait. Etre homme est de part en part agonistique. Nous sommes en péril de nous mêmes. » (p. 45) « La perte par l’homme de son humanité n’est rien d’autre qu’oubli, aveuglement, clôture. C’est en se repliant et en se refermant sur soi qu’il cesse d’être ce qu’il est, si son propre est l’ouverture au plus lointain de soi. » (p. 46)
« Les mots ne sont disponibles que pour ce dont nous disposons déjà. Jamais un beau parleur ne peut dire le beau. Quand paraît la beauté, elle le fait à partir d’elle- même, à en partir toujours, et ne peut nous saisir qu’à nous dessaisir de notre maîtrise. Seule une vision qui viendrait parfaitement accomplir notre prévision, seul un événement qui viendrait en quelque sorte s’emboîter dans notre attente nous laisseraient la parole facile. Mais aussi bien n’auraient-ils rien de réel. C’est toujours un chant nouveau qu’il s’agit de chanter. (p. 74)