Michael Jarrell

Il étudie la composition dans la classe d’Eric Gaudibert au Conservatoire de Genève et aux États-Unis (Tanglewood, 1979). Il complète sa formation à Fribourg en Brisgau auprès de Klaus Huber. Depuis 1982, son œuvre a reçu de nombreux prix. Entre 1986 et 1988, il séjourne à la Cité des Arts à Paris et participe au stage d’informatique musicale de l’Ircam. Il est ensuite pensionnaire de la Villa Médicis à Rome (1988-1989) puis membre de l’Istituto Svizzero di Roma (1989-1990). Depuis 1993, il est professeur de composition à la Hochschule für Musik de Vienne. En 2004, il est nommé professeur de composition au conservatoire supérieur de Genève. Son opéra Galiléi, d’après La Vie de Galilée de Brecht, commande du Grand Théâtre de Genève, a été créé en janvier 2006.
L’œuvre de Jarrell est marquée par l’art de Giacometti et Varèse qui retravaillent sans cesse la même idée. Le compositeur utilise des motifs récurrents comme des fils conducteurs à travers un grand nombre de ses œuvres en soulignant l’effet produit par la répétition de notes — il a orchestré l’étude Pour les notes répétées de Debussy. D’une œuvre à l’autre, Jarrell retravaille des motifs qu’on retrouve sous des aspects différents. L’écriture musicale évolue pour lui comme un système arborescent comme Rhizomes (1993). L'écriture de Jarrell se réfère souvent aux arts plastiques et aux images : Assonances sont présentées comme un cahier d’esquisses. Dans Congruences (1989), sa première grande pièce avec électronique, le contrepoint apparaît à tous les paramètres musicaux et les vitesses différentes forment cycle.

Music for a while (Aeon 2005)
1. Music for a while (1995) pour ensemble instrumental
2. Formes-Fragments II b (1999) pour quatre voix, ensemble instrumental et électronique
3. …car le pensé et l’être sont une même chose (2002) pour six voix solistes
4. Essaims-Crimbles (1986-1988) Ballet de chambre pour clarinette basse et ensemble instrumental

Y a-t-il un lien entre la phrase de Léonard de Vinci : « Pense bien à la fin, regarde d’abord la fin » et l’ordre des œuvres de cet album? Quoiqu’il en soit, Michael Jarrell est un compositeur au parcours étincelant et cet album est tout aussi lumineux. L’éclat sombre de ces orchestrations met en perspective le non-être à la lueur d’un équilibre insaisissable : « Regarde la lumière et considère sa beauté. Cligne l’œil et regarde-là ; ce que tu vois n’était pas d’abord et ce qui en était n’est plus. Qui est celui qui la refait si celui qui l’a faite meurt continuellement ? ». Fréderic Serrano

Cassandre - Astrid Bas, récitante actrice, Ensemble Intercontemporain dir. Susanna Mälkki (Kairos 2009)
C’est la voix de Cassandre et ses paroles (en français d’après Christa Wolf) qui sont l’instrument principal de l’œuvre, l’orchestre l’accompagne. Je ne pense pas que le critique ait raison de faire sa comparaison avec des opéras où la voix (la seule voix d’ailleurs) n’a pas le rôle principal. Les « strates rythmiques » du compositeur encadrent, soutiennent la voix qui parle de « l’intérieur » : moins que jamais on ne peut échapper au sens des mots.

Marenzio, puis Jarrell, c'est drôle, Jean Michel, tu passes sans cesse de la musique ancienne (ou baroque) aux contemporains mais tu semble n'aimer que modérément l'entre-deux

ce n'est pas une critique, bien sûr

Je ne connais pas Jarrell, mais d'après la bio, ça m'étonnerait que sa musique me plaise.

je pense réagir un peu comme Joachim ...bien qu'il soit un voisin!

Sans doute avez vous raison de ne pas aller écouter de trop près. Cet opéra, c'est surtout la voix et sa magie : alors peut-être que vous pouvez tendre un moment l'oreille tout de même.

Joachim, tu as raison : je me vois parler du baroque et du contemporain, beaucoup moins de Beethoven. Plus à l'aise avec Schubert, Brahms quand même.

Concerto pour flûte, par Emmanuel Pahud. Et aussi un concerto de Marc-André Dalbavie et Transir de Matthias Pintscher (EMI 2008)
Sans doute faudrait-il que j'en dise un peu plus mais cela demande d'écrire quelques lignes tant qu'on écoute, et je ne l'ai pas fait.