Erich Wolfgang Korngold

Fils du critique musical Julius Korngold, il est l’élève de Robert Fuchs, d’Alexander von Zemlinsky et de Hermann Grädener à Vienne. Enfant prodige, il compose à douze ans un trio avec piano et un ballet en deux actes Der Schneemann, orchestré par son professeur Zemlinsky et créée à l'Opéra de Vienne . Sa Sinfonietta est jouée par Felix Weingartner et l'Orchestre philharmonique de Vienne en 1913.
Le sommet de sa carrière est le triomphe que remporte en 1920 à Hambourg où il était devenu chef d'orchestre son opéra Die tote Stadt (La Ville morte), adapté du roman symbolique Bruges-la-Morte de Rodenbach et repris dans de nombreux théâtres lyriques du monde entier. En 1929, il commence à collaborer avec le metteur en scène Max Reinhardt. En 1934, il se rend à Hollywood pour arranger la musique de Mendelssohn pour le film de Reinhardt Le Songe d'une nuit d'été (A Midsummer Night's Dream), puis revient de façon intermittente en Europe où il enseigne à l'Académie de musique de Vienne (1930-34). Comme il est juif, il fuit le nazisme et s'installe à Hollywood où il compose la musique pour les films de la firme Warner Brothers. Il dirige des opérettes à New York en 1942 et 1944, adopte la nationalité américaine en 1943.
La musique de Korngold représente le dernier souffle de l'esprit romantique viennois.

Opéras

Die tote Stadt (La Ville morte)
Violanta
Das Wunder der Heliane

Musique de films

1935 : Le Songe d'une nuit d'été (A Midsummer Night's Dream) de William Dieterle et Max Reinhardt
1936 : Rose of the Rancho
1936 : Give Us This Night
1936 : Hearts Divided de Frank Borzage
1936 : The Green Pastures de William Keighley
1936 : Anthony Adverse, marchand d'esclaves (Anthony Adverse) de Mervyn LeRoy
1937 : Le Prince et le Pauvre (The Prince and the Pauper) de William Keighley
1937 : Another Dawn de William Dieterle
1938 : Les Aventures de Robin des Bois (The Adventures of Robin Hood) de Michael Curtiz
1939 : Juarez de William Dieterle
1939 : La Vie privée d'Élisabeth d'Angleterre (The Private Lives of Elizabeth and Essex) de Michael Curtiz
1940 : L'Aigle des mers (The Sea Hawk) de Michael Curtiz
1941 : Le Vaisseau fantôme (The Sea Wolf) de Michael Curtiz
1942 : Crimes sans châtiment (Kings Row) de Sam Wood
1943 : Tessa, la nymphe au cœur fidèle (The Constant Nymph) d'Edmund Goulding
1944 : Between Two Worlds d'Edward A. Blatt
1946 : La Vie passionnée des sœurs Brontë (Devotion) de Curtis Bernhardt
1946 : L'Emprise d'Edmund Goulding
1946 : Jalousie (Déception) d'Irving Rapper
1947 : Escape Me Never de Peter Godfrey
1955 : Magic Fire (également en tant qu'acteur)

Musique symphonique

1910 : Der Schneemann, ballet en deux actes
1913 : Sinfonietta

Concerto pour violon et orchestre

Concerto pour violon avec celui de Barber, Gil Shaham et André Previn (DG 1994)

version toute récente du concerto pour violon avec Capuçon,couplée avec Beethoven

J'ai le CD du concerto par Shaham, et il est vrai que ce concerto, pas très connu par rapport à Barber, mériterait d'être davantage interprété.

Erich Wolfgang Korngold, né le 29 mai 1897, est le fils du critique musical Julius Korngold. Devant l'indéniable précocité de son fils, Julius profite de son statut de critique pour encenser son fils et promouvoir sa carrière. Devant sa précocité, on le surnomme "nouveau Mozart".
De fait, en dehors de travaux mineurs de son enfance, Korngold compose son trio en ré majeur opus 1 à l'âge de 12 ans, bientôt suivi par une pantomime, Die Schniemann puis par sa Schauspiel-ouverture op 4 à 13 ans, et surtout la Sinfonietta op 5 à 14 ans.
Cette sinfonietta est en fait une symphonie écrite pour grand orchestre dont les quatre mouvements sont basés sur un thème cyclique de forme romantique, transformé selon l'expressivité voulue.

A 19 ans, il compose 2 opéras, Der Ring des Polycrates et surtout Violanta. De 1920 date Die tote Stadt qui est probablement son chef d'oeuvre en matière d'opéra.

Il se rend à Hollywood en 1934 et ne quittera pratiquement plus les USA, dont il prend la nationalité en 1943.

Sa notoriété décline avec l'âge adulte, probablement du fait qu'il n'a pas cherché à se renouveler, à une époque où il fallait absolument innover.
Sa période américaine a été en grande partie consacrée à la musique de films.