Johannes Maria Staud

Il fait des études de philosophie et musicologie à l'université de Vienne. Il est cofondateur de « Gegenklang », groupe de compositeurs viennois organisateurs des concerts. Johannes Maria Staud est avec Olga Neuwirth l’une des figures principalas de la création autrichienne. Il a suivi les cours de Michael Jarrell et d’Ivàn Eröd à Vienne et de Hanspeter Kyburz à Berlin et ceux de Brian Ferneyhough. La lente maturation avec laquelle il répond aux commandes que lui passent les plus grandes institutions lui vaut un catalogue peu abondant mais très divers. Après la musique de chambre (Vielleicht zunächst wirklich nur, 1999), les œuvres pour ensemble (A map is not the territory, 2001) et pour orchestre (…gleichsam als ob…, 2000), son premier opéra, Bérénice, est accueilli avec enthousiasme à Vienne et à Berlin en 2004. Pour honorer les 250 ans de Mozart, les Salzburger Festspiele lui commandent le concerto pour violoncelle Segue créé en juillet 2006 (Heinrich Schiff, Wiener Philharmoniker, Daniel Barenboïm) et dont la version révisée a été créée en 2009 à Berlin. Parmi les œuvres créées en 2009 figurent également Über trügerische Stadtpläne und die Versuchungen der Winternächte pour quatuor à cordes et orchestre (Gewandhausorchester, Gewandhaus Quartett, Riccardo Chailly), ainsi que On Comparative Meteorology, commande du Cleveland Orchestra, auprès duquel il vient d’achever une résidence « Daniel Lewis Composer Fellow » de deux ans. Musica est, avec la Internationale Stiftung Mozarteum, le Bamberger Symphoniker et les ZaterdagMatinee Amsterdam, co-commanditaire du concerto pour deux pianos Im Lichte.

Entrevue

Apeiron (Kairos 2007)

Apeiron, pour grand orchestre
Incipit III (Esquisse retouchée II), pour trombone, orchestre à cordes, 2 cors et 3 percussions
Towards a brighter hue, pour violon
Violent incidents, pour saxophone, ensemble de cuivres et percussion
Peras, pour piano et orchestre

Berliner Philharmoniker, dir. Simon Rattle - WDR Sinfonieorchester, dir. Lothar Zagrosek - Ernst Kovacic, violon - Uwe Dierksen, trombone - Marino Formenti, piano - Markus Weiss, saxophone - Windkraft Tirol - Kasper de Roo
Une musique qui joue des ruptures et du continu, une musique à la fois joueuse et inquiète. On notera qu’Apreiron c’est l’indéfini ou l’infini alors que Peras c’est le défini et l’ordre. Exactement le ton que j’aime parce qu’il est toujours énigmatique.

Ce disque vert et bleu est peu à peu devenu une présence régulière. Chez le même éditeur, Olga Neuwirth par exemple est parfois d’une violence qu’il faut recevoir. Staudt me semble toujours avoir l’oreille du côté de son auditeur, non pas pour le flatter mais pour lui faire accepter le chemin du compositeur. C’est là une disposition d’esprit que j’apprécie !