la 3ème symphonie :Symphonie d'une rare ampleur, sa discographie est des plus pléthoriques, beaucoup de chefs s'y sont frottés pas toujours avec succéès...
Voici ma sélection:
Ce qui n'est pas le cas de Jascha Horenstein (Unicorn) qui signe la version "historique" de l'oeuvre. Bien sur il s'agit là d'une interprétation que je qualifierai de classique, pour certains parfois cela peut sembler avoir pris quelques rides. Mais qu'importe ? C'est d'une grande beauté, d'une justesse de bout en bout. Et le solo le Norma Proctor est sûrement l'un des plus parfaits de toute la discographie. Alors ce disque fait dire qu'il vaut mieux la tradition que des expériences ratées...
Note 9.25/10
Leonard Bernstein maintenant chez DG, avec New-York. Si la perfection existait, ce disque en serait surement la meilleure incarnation, pour ce qui est de Mahler. Ludwig est une soliste en état de grâce, Bernstein en fin de vie déploie des trésors d'émotions et de symboles.
A acheter en priorité !!!
9.75/10
Bien connus des Mahleriens, Riccardo Chailly nous offre ici un disque qui dispose d'une des meilleures prises de son possibles (Decca). Le Concertgebouw, orchestre de tradition mahlérienne, ne dément pas sa réputation dans ce domaine. Après il faut adhérer à la direction de Chailly, à sa vision... Moi je trouve cela très bon, mais cela reste tout de même en dessous de Bernstein, car il manque les sentiments, l'émotion indispensable à cette symphonie, notamment avec la soprano Petra Lang.
9/10
Bernard Haitink, voilà un chef qui est a son aise dans Mahler ! Parfois jugé trop académique et manquant de folie. Je ne suis pas de cet avis. Surtout dans cette 3ème ou avec le CGB et Maureen Forrester, il fait des merveilles. Dans la lignée du grand Horenstein, le jeune Haitink nous offre une des versions les plus belles de l'oeuvre.
9.5/20
Boulez nous livre là le meilleur élément de son cycle "mahlérien" (hormis les lieders). L'alchimie avec les Wiener est parfaite, la direction de Boulez est novatrice et incisive. L'orchestre est peut-être trop mis en valeur par rapport à la partition mais qu'importe, le résultat en est une version d'une fraîcheur et intensité rares. On est loin des cadres anciens façon Horenstein & co. Boulez qui semble faire ici des efforts pour ne pas faire trop dans l'intellectuel, recherche le maximum d'esthétisme et forcer de constater que cela marche. Par moment des frissons vous traversent notamment dans le 1er mouvement, tellement les détails sont mis en valeur. Tous les aspects mystérieux parfois sombres sont comme par magie révélés... c'est la magie de Boulez et de sa 3ème. Ajouter à cela la grande Anne Sophie von Otter en soliste et vous obtenez l'une des versions de référence.
9.5/10
Claudio Abbado maintenant et ses Berliner. Concert qui fut capté lors d'une tournée en Angleterre. Les choeurs sont donc Anglais ce qui a son importance. Déjà la prise de son est lamentable, ensuite l'intervention de ce fameux choeur est "so british" pour pas dire "too much". Car tout le charme du mouvement avec choeur est ici nul et surtout semble terriblement mollasson ! Cela est-il dû à un parti pris d'Abbado ? J'en doute, je dirais plutôt que le choeur était dans un mauvais jour. Et pourtant le reste de ce disque est merveilleux de finesse, de tendresse avec un direction parfaite qui donne à cette 3ème d'infinies couleurs. C'est un long et doux rêve, qui nous berce de bout en bout. Mais Mahler est-ce le rêve ? Je ne crois pas... Mais ce disque n'en demeure pas moins excellent d'un point de vue artistique et de la direction. Dommage pour la choeur, l'esprit et la soprano (Anna Larson)
9/10