Concerts

Venez nous faires part ici de vos recits et appreciations des concerts que vous avez vus.

Avec bien du retard, compte rendu de la représentation des "contes d'Hofmann" du 28 Janvier dernier.

Hier j'ai vu "Les contes d'Hoffmann" à Bastille. La mise en scène de Carsen est innovante mais inégale. Si l'acte d'Olympia est rigolo et l'acte de Venise sans aucun doute le plus réussi, l'acte d'Antonia, le prologue et l'épilogue m'ont laissé sur ma faim. Côté artistique, l'Hoffman de Janez Loric, qui remplace Villazon au pied levé s'est montré plutôt convaincant malgré quelques trous de mémoire en cours de représentation. Petibond, courageuse, ne s'est pas complètement lâchée; à sa décharge, elle est enceinte de 6 mois et semblait tétanisée par une mise en scène franchement rock'n roll. Herréra est très mauvaise actrice mais la voix est belle. L'antonia de Dasch est scéniquement engagée mais par rapport aux deux autres parait bien terne. Les diables de Ferrari sont excellents , idem pour les "petits rôles". Cependant on oubliera bien vite Dotti (le fantôme de la mère d'Antonia) et les 4 valets de Homberger consternants ce que l'on peut regretter surtout pour le ténor. La direction de Marc Piollet à la tête de l'orchestre et des choeurs de l'opéra de Paris Plombe gravement cette production et Mortier aurait été bien inspiré de confié son orchestre à quelqu'un d'autre. Globalement c'est quand même un bon moment de détente que l'on peut passer en famille car la mise en scène passe fort bien auprès des enfants : dans la salle le plus jeune enfant que j'ai vu n'avait guère plus de 4 ou 5 ans.

J'écoute en ce moment la rediffusion radio des contes d'Hoffmann et franchement l'Hoffmann de Villazon est pitoyable. Certes c'est un très bon comédien, mais il a chanté faux d'un bout à l'autre du prologue, je m'attendais à mieux de sa part en sachant toutefois que ce jeune homme de 35 ans à peine est déjà sur le déclin. Pour les autres j'ai déjà tout dit, je n'en rajouterai donc pas.

calbo a écrit:

J'écoute en ce moment la rediffusion radio des contes d'Hoffmann et franchement l'Hoffmann de Villazon est pitoyable. Certes c'est un très bon comédien, mais il a chanté faux d'un bout à l'autre du prologue, je m'attendais à mieux de sa part en sachant toutefois que ce jeune homme de 35 ans à peine est déjà sur le déclin. Pour les autres j'ai déjà tout dit, je n'en rajouterai donc pas.

Je vais nuancer un peu mon jugement. Villazon est certes laborieux depuis le début de la soirée, mais il fait de louables efforts quant à la justesse depuis le milieu de la soirée. C'est tout à son honneur mais très insuffisant car l'on sent quand même la voix tendue et peu sûre dans les aigus.

Oui j'ai crus comprendre que cette retransmission t'avais beaucoup déçue !

Bertrand a écrit:

Oui j'ai crus comprendre que cette retransmission t'avais beaucoup decus !

Et pas qu'un peu. Finalement je ne regrette pas d'avoir vu Lotric le jour ou je suis allée à Paris avec ma mère car c'était tout à fait correct malgré les imperfections inhérentes à un remplacement au pied levé

Tu crois que Villazon s'est rendu compte qu'il etait mauvais ? Si oui celà doit etre terrible, de chanter mais de se sentir en échec

Bertrand a écrit:

Tu crois que Villazon s'est rendu compte qu'il etait mauvais ? Si oui celà doit etre terrible, de chanter mais de se sentir en échec

Il a bien du sentir que quelque chose clochait car il a chanté nettement moins faux après le premier entracte, et le final du troisième acte est assez correct. Ca aura pris du temps pour que j'entende enfin quelque chose de presque bien.
La soirée est quand même une désillusion de plus. Il a à peine 35 ans et il est déjà sur le déclin.

Et puis je pense que les places devaient etre assez cheres ? Donc les gens ont mis le prix pour entendre celui qu'ils pensent etre le meilleur ou l'un des meilleurs actuellement. Donc ca le fait pas trop de se planter...

130 euros pour les places les plus chères. Mais la plupart des gens qui se déplacent sont des néophytes et ne raisonnent pas comme les mélomanes avertis. Les "spécialistes" qui ont vu les représentations ont déjà dit ce qu'ils pensaient des prestations de Villazon sur les différents forums existants. Quand nous y sommes allées, j'avais surtout choisi la production la moins pire de la saison, je n'y allait pas spécialement pour Villazon, dont je savais qu'il avait été très décevant l'an dernier, ou pour un autre.

De toute façon même très moyen, Villazon a obtenu un gros succès. Il ne le mérite pas vraiment, mais bon...

c est un latin.... (Villazon)

mondonvi a écrit:

c est un latin.... (Villazon)

Il est méxicain.

Et Mondoville un crétin

Bertrand a écrit:

Et Mondoville un crétin

Calme toi Bertrand. Il n'est plus la pour se défendre.

Moi je sais ce qu'il a fait... et j'en ai effacé la trace, sinon tu penserais pareil

Je viens d'écouter la première partie (actes 1 et 2) d'Anna Boléna dans la prodution du téatro filarmonico di Vérona dans la distribution suivante :

Anna Bolena : Mariélla Dévia
Enrico VIII : Michele Pertusi
Lord Percy : Francesco Meli
Smeton : Eléna Belfiore
Lord Rocheford : Marco Spotti
Giovanna Seymour : Marina Domaschenko
Sir Hervey : Christiano Olivieri
Direction Musicale : Lü Jia

A 60 ans Dévia bluffe encore son monde. Son Anna est très belle, je dirai même qu'elle est en grande forme pour incarner une jeune femme bouscoulée par un mari jaloux prêt à tout pour se débarrasser de son épouse. Pertusi, très critiqué en Italie donne pourtant à entendre un bel Enrico bien que la voix soit peut-être un peu courte pour un tel rôle car j'ai eu bien du mal à l'entendre dans les ensembles, notament le final du deuxième acte. Meli qui a eu bien du mal a prendre possesion du rôle de Percy, son air d'entrée était très tendu, se reprend pourtant très vite et dans le duo avec Anna est tout à fait correct. Spotti (Rocheford) et Domaschenko (Seymour) complètenet honorablement une très belle distribution. La direction de Jia est propre et sans réel intérêt. J'écouterai la seconde partie ce soir et ferai un Compte rendu après.

Le troisième et dernier acte de cet Anna Bolena est brillant. Dévia est une grande Anna qui entrera sans peine au panthéon des artistes les plus accomplies. Quelle scène de la folie éblouissante, Dévia montre la son immense talent et se montre l'égale d'une Callas dans ses grands jours. Anna Bolena est non seulement reine mais aussi femme dans toute sa splendeur. Elle conclut sans peine avec un aigu superbe et mérite amplement le triomphe qui lui a été fait. Meli s'est très bien repris et donne enfin à Percy une réelle dimension malgré sa jeunesse. Pertusi a gommé ses faiblesses de la fin du deuxième acte et rend à Enrico VIII noblesse et grandeur malgré les crimes commis par ce roi qui fit éxécuter ses épouses successives pour des crimes imaginaires. Domaschenko donne à Seymour une dimension humaine et une fraîcheur bienvenue dans ce milieu de brutes qu'était la cour d'Angleterre. Le Rocheford de Spotti reste égal à lui même, c'est à dire très correct. Olivieri est un Hervey très correct et complète bien une distribution de haute volée. Jia aurait pu donner une dimension exceptionnelle à cette production s'il l'avait voulu. Sa direction est propre mais ne mérite vraiment pas que l'on s'y arrête.

Alors Bertrand, tu as écouté ce que je t'ai envoyé?

pas tout... mais c'est très bien

Bonsoir,
Comme promis, pour vous faire envie , un résumé des concerts que j'ai eu la chance de voir à New York (s'il y a une rubrique plus appropriée, les admin peuvent déplacer le message).

1. Carnegie Hall (20 avril 07): Maxim Vengerov & UBS Verbier Festival Chamber Orchestra
Très fameuse salle de concert, à l'angle de la 7ème avenue et de la 57ème rue, inaugurée en 1890 par Tchaikovsky en personne. Cette merveilleuse salle à l'acoustique parfaite a bien failli être détruite dans les années 60 et c'est grâce à la mobilisation de quelques personnalités, dont Isaac Stern, qu'elle a pu être sauvée. La grande salle (environ 2800 places) porte aujourd'hui le nom de ce formidable violoniste. (Mais le complexe comporte encore deux autres salles plus petites).
C'est donc dans le Isaac Stern Auditorium que j'ai pu voir un autre grand violoniste, Maxim Vengerov, dans un programme Mozart et Chostakovitch.
En première partie, tout d'abord le concerto pour violon n°2 de WAM. Ce n'est pas celui que je préfère chez Mozart mais ce fut quand même une belle entrée en matière.

Ensuite, le choc de la soirée: la symphonie de chambre op. 110A de Chostakovitch, qui est en fait une transcription de son quatuor à cordes n°8. Cette oeuvre m'était inconnue mais je l'ai trouvée absolument saisissante. Cela m'a donné envie d'écouter dès que possible la version originale pour quatuor à cordes et de découvrir plus en détail ce compositeur, que je connais encore assez mal même si on en a beaucoup parlé l'année passée.

Après l'entracte, Maxim Vengerov aurait dû jouer le concerto pour violon n°4 de Mozart, puis la symphonie concertante K. 364 avec Lawrence Pover à l'alto. Il y a cependant eu un changement de programme, Vengerov a expliqué au public qu'il était légèrement blessé au poignet et qu'il ne pourrait donc pas tenir le violon, mais qu'il devait se limiter à diriger l'orchestre.
C'est le premier violon de l'orchestre (une jolie asiatique dont je n'ai pas retenu le nom ) qui l'a remplacé pour la symphonie concertante pour violon et alto. Les deux solistes ont été excellents dans ce qui reste une de mes oeuvres préférées de Mozart, notamment pour son extraordinaire mouvement lent .
Pour conclure en beauté, à la place du concerto pour violon n°4, l'UBS Verbier Festival Chamber Orchestra nous a joué la symphonie n°29 de Wolfgang .
C'est d'ailleurs amusant que ce soit à New York que j'ai pu assister à un concert de cet Orchestre, alors que je ne suis jamais allé au Festival de Verbier, pourtant pas très loin de chez moi .

La suite dans un prochain post...

Merci pour ce recit Marcus !

Veinard!!...Mais c'est vrai que Verbier n'est pas loin et qu'il y a des programmes et des artistes passionnats.

2. The Metropolitan Opera, 26 avril 07, Le Barbier de Séville (Rossini)

Un moment très fort que d'assister à un opéra dans une des plus grandes salles du monde, au coeur du Lincoln Center dans l'Upper West Side. Salle impressionnante et très moderne, construite dans les années 60, sur 5 niveaux (j'étais au 4ème, donc presque tout en haut). Il y a deux magnifiques toiles de Chagall dans le foyer (visibles depuis l'extérieur, malheureusement je n'ai pas de photos).
Chaque spectateur a sur le siège devant lui une petite bande où défilent les sous-titres (en anglais ou en espagnol).

Je connaissais déjà Le Barbier de Séville de Rossini (découvert récemment avec le DVD du film de Ponnelle, avec Abbado, H. Prey et T. Berganza). De sacrées références. Cela dit, voir un opéra en "live" c'est quand même une émotion incomparable.
L'Orchestre du Met était dirigé ce soir là par Maurizio Benini. Les chanteurs m'étaient pour la plupart inconnus, à part Samuel Ramey dans le rôle de Don Basilio et Joyce Di Donato dans le rôle de Rosina. J'avais déjà eu le bonheur de voir cette mezzo-soprano l'année passée dans la Clémence de Titus à Genève, mais je ne l'aurais pas forcément reconnue si je n'avais pas vu le programme. Il faut dire que le personnage de Sextus dans la Clémence n'a pas grand chose en commun avec la Rosina très féminine du Barbier .
Les décors et costumes étaient classiques, la mise en scène efficace, pas trop moderne mais pas trop démodé non plus.
Pour cet opéra, il est important d'avoir des artistes avec non seulement des belles voix mais aussi qui savent jouer la comédie. De ce point de vue, c'était parfaitement réussi et il y a souvent eu de très grands éclats de rire dans le public .

L'opéra de Genève n'est pas mal non plus!
Dis donc Chagall, s'est fait un specialiste des opéras!!