Debussy

Ah Debussy l'un des compositeurs que j'ai le plus ecouter dans ma vie. Ses oeuvres orchestrales sont des merveilles de nuances et de couleurs insurpassées.
Si je devai donner une rapide discographie, sans hésiter je citerai ces disques.

Pour Boulez, sa deuxieme vision est bien superieure, j'avais aussi ce double cd qui m'a énormement decu.
Abbado à Lucerne nous livre une Mer de feux, couplée qui plus est avec la plus belle 2ème de Mahler jamais enregistrée. Peut-etre pour moi le plus grand disque de tous les temps.
Sinon Tilson-Thomas, Salonen, Boulez II sont très bien la dedans. Meme tendance pour les nocturnes. Pour le prelude de l'apres-midi d'un faune, préférence à Abbado/Berlin, pour la beauté des cordes et la flute somptueuse de Pahud.
Enfin pour le Martyr de St Sebastien, sans hesiter Tilson Thomas, que j'ai decouvert grace à Xavier du forum que l'on connait tous. Jacques Mercier que je connais de Metz, c'est pas mal mais pour moi inferieur à tous les niveaux à MTT.

Jean-Michel a écrit:

contrairement à d’autres qui ne savent pas grand chose mais n’hésitent pas à clamer haut quelques connaissances fraîchement apprises.

Mais c'est le cas de quasiment tout le monde sur les forums, ça ! (si tu grattes un tout petit peu et si tu lèves les "masques"), votre serviteur n'échappe pas à la règle !

"je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien" Socrate

Bertrand a écrit:

Pour le prelude de l'apres-midi d'un faune, préférence à Abbado/Berlin, pour la beauté des cordes et la flute somptueuse de Pahud.

tout à fait d'accord avec toi, Boulez est nettement moins bon dans le "Faune", il le joue trop vite - Abbado est mille fois plus sensuel. Jette un coup d'oreille sur la version Serge Baudo, elle n'est pas mal non plus. La pire pour moi c'est la version par Barenboim, bien trop lente et pachidermique...

Bertrand a écrit:

Jacques Mercier que je connais de Metz, c'est pas mal mais pour moi inferieur à tous les niveaux à MTT.

Tu as écouté les extraits du CD récent qu'il a fait avec Lonsdale ? ça n'a tout de même pas l'air mal du tout...

J'ai été pour ma part très agréablement surpris des interprétations de Haitink dans Debussy. J'ai appris plus tard que Haitink est véritablement fasciné par la France et la musique française.... ca se voit !

Je connais une partie des "Nocturnes" par Haitink, et effectivement il les dirige à merveille !

il a fait également le "Prelude à l'après-midi d'un faune" et "La mer". C'est extraordinaire ! surtout "la mer" !

il a du aussi enregistrer un pelléas...

Oui Haitink c'est tres bien aussi. Son Pelléas souffre d'une certaine froideur de Von Otter mais ca reste assez formidable.

ah? il a fait ça avec Von Otter ?

oui oui chez Naive

ah merci !

j'ai celle d'Abbado citée plus haut, je la trouve vraiment... impeccable !

kfigaro a écrit:

Jean-Michel a écrit:

contrairement à d’autres qui ne savent pas grand chose mais n’hésitent pas à clamer haut quelques connaissances fraîchement apprises.

Mais c'est le cas de quasiment tout le monde sur les forums, ça ! (si tu grattes un tout petit peu et si tu lèves les "masques"), votre serviteur n'échappe pas à la règle !

Suis-je bien certain de n'être pas perroquet sans m'en rendre compte ?

Jean-Michel a écrit:

kfigaro a écrit:

Jean-Michel a écrit:

contrairement à d’autres qui ne savent pas grand chose mais n’hésitent pas à clamer haut quelques connaissances fraîchement apprises.

Mais c'est le cas de quasiment tout le monde sur les forums, ça ! (si tu grattes un tout petit peu et si tu lèves les "masques"), votre serviteur n'échappe pas à la règle !

Suis-je bien certain de n'être pas perroquet sans m'en rendre compte ?

Jean Michel, si on pousse ton résonnement à fond (à moins que j'aie mal compris votre débat?) (et çà m'arrive d'avoir la même attitude sur bien des sujets!)....celà voudrait dire que tant qu'on ne connait pas vraiment une oeuvre (et comment y arriver sinon avoir fait de longues études de musique les plus complètes possible?) on ferait mieux de ne pas en parler?...En poussant un peu dans ce sens...pourquoi ne pas dire que, tant qu'on ne la comprend pas complètement de l'intérieur, on ferait mieux de ne pas s'en approcher!?

Kfigaro tu as raison à mon avis, mais y at'il vraiment besoin d'enlever un masque?...Certainement pour quelques uns qui tiendraient à paraitre bien plus initiés qu'ils ne sont, mais la majorité des forumistes (c'est vrai mon expérience est limitée dans ce domaine!) ne me ^parraissent se cacher derrière des connaissances qu'ils n'ont pas?

L'art en général et la musique en particulier, s'adresse bien plus fréquemment à des non initiés qu'à des initiés (et heureusement, sinon serait il encore vivant?).

De plus quand on entend ou lit de vrais initiés...ce n'est pas si fréquent qu'ils soient d'accord sur l'oeuvre en question ou son interprétation!

Assez d'accord avec le propos de Jean, car à ce compte là seul un chef ou un musicologue chevronner et encore... pourrait parler d'une oeuvre et d'un enregistrement. Pourtant ne sommes nous pas les premiers a hurler devant certaines critiques ?

Jean a écrit:

... L'art en général et la musique en particulier, s'adresse bien plus fréquemment à des non initiés qu'à des initiés (et heureusement, sinon serait il encore vivant?).
De plus quand on entend ou lit de vrais initiés...ce n'est pas si fréquent qu'ils soient d'accord sur l'oeuvre en question ou son interprétation!

A ce sujet, Pierre Bourdieu faisait remarquer qu'«il n'y a rien qui, autant que les goûts en musique, permette d'affirmer sa “classe”» (Pierre Bourdieu, Questions de sociologie, Minuit, 1980, p. 155.) Opinion contraire à mes convictions mais, malgré tout, assez réaliste. Il ne faut pas fermer obstinément les yeux en effet sur les foules de snobs qui évoluent dans les milieux classiques mais qui permettent néanmoins à cette musique de vivre, sinon de survivre...
Citer Bourdieu c'est comme soulager un besoin naturel : on se sent mieux après l'avoir fait.

Zeloub , je sens qu'on va bien s'entendre tous les deux (bien que contrairement à toi, je souscris entièrement à cette citation pour l'avoir constaté moi-même de façon réellement empirique pendant plusieurs années !).

Bourdieu a été pour moi un véritable électro-choc lorsque je l'ai découvert ! j'ai pu enfin lire noir sur blanc (et venant d'une personnalité "autorisée", pas d'un pauvre cuistre comme moi) ce que je n'arrivais pas à formuler moi-même alors que je le constatais pourtant quotidiennement sur les forums les plus élevés dans la "hiérarchie" culturelle implicite du net : à savoir les forums causant exclusivement ou presque de musique savante !

Zeloub a écrit:

Jean a écrit:

... L'art en général et la musique en particulier, s'adresse bien plus fréquemment à des non initiés qu'à des initiés (et heureusement, sinon serait il encore vivant?).
De plus quand on entend ou lit de vrais initiés...ce n'est pas si fréquent qu'ils soient d'accord sur l'oeuvre en question ou son interprétation!

A ce sujet, Pierre Bourdieu faisait remarquer qu'«il n'y a rien qui, autant que les goûts en musique, permette d'affirmer sa “classe”» (Pierre Bourdieu, Questions de sociologie, Minuit, 1980, p. 155.) Opinion contraire à mes convictions mais, malgré tout, assez réaliste. Il ne faut pas fermer obstinément les yeux en effet sur les foules de snobs qui évoluent dans les milieux classiques mais qui permettent néanmoins à cette musique de vivre, sinon de survivre...Citer Bourdieu c'est comme soulager un besoin naturel : on se sent mieux après l'avoir fait.

j'avoue que j'ai du mal à comprendre comment ma réflexion a pu t'amener ce commentaire sur les snobs (que tu vois en foule) dans les concerts et chez les disquaires...! En tout cas ce n'est pas à eux à qui je faisais allusion...
et je ne crois pas non plus que la majorité des mélomanes "qui font vivre la musqiue" fréquente le genre de forum (comme le défunt d'abeille musqiue) dont fait allusion Kfigaro..

Jean a écrit:

... j'avoue que j'ai du mal à comprendre comment ma réflexion a pu t'amener ce commentaire sur les snobs (que tu vois en foule) dans les concerts et chez les disquaires...! En tout cas ce n'est pas à eux à qui je faisais allusion...
et je ne crois pas non plus que la majorité des mélomanes "qui font vivre la musqiue" fréquente le genre de forum (comme le défunt d'abeille musqiue) dont fait allusion Kfigaro..

Lorsque j'ai lu ta réflexion sur l'art qui "s'adressait bien plus fréquemment à des non initiés qu'à des initiés ", ça m'a fait penser immédiatement à cette analyse de Bourdieu qui défend une position contraire et que je crois fondée bien que la déplorant. Quant aux snobs dont j'affirme qu'ils hantent ce milieu, ce n'est pas de moi. J'en veux pour preuve ces anecdote savoureuses rapportées par Bernard Gavoty* dans les années 50 :

Citation :

« A l'entracte d'un concert d'avant-garde, une charmante femme vint à moi, l'air sérieux et concentré. Comme je n'avais pas applaudi l'œuvre bizarre qu’elle-même venait d'acclamer, je crus un moment qu'elle allait me chercher querelle. Mais non, elle voulait seulement m’interroger:
– J'adore la musique dodécaphonique, me lança-t-elle; je l'aime d'instinct, mais on n'a jamais pu m'expliquer de quoi et comment elle est faite. Pouvez-vous me le dire ? Je ne vous prendrai qu’une minute !
Que répondre à cette aimable femme, désireuse de s'instruire en si peu de temps? Que « les gens de qualité savent tout sans jamais l'avoir appris » ! Mais aussi que l'art sériel est une affaire abstruse, qui ne se laisse pas définir en quelques phrases et qu'en l'absence d'un tableau noir, c'est là chose impossible.
L'amour des dames pour la musique est assurément sincère. Mais il se teinte parfois d'un rien de préciosité. Elles animent de leur présence les “premières auditions”, souvent si mornes, et guettent l'instant où l'œuvre “tombe” pour s'écrier, pleines de foi et de courage: “Comme c'est intéressant!” [...] Rire est le propre de l'homme. Garder leur sérieux dans les plus étonnantes circonstances est le privilège des dames »
...
« Au dernier concert du Domaine musical, Igor Markevitch s'amusait à récolter les perles des belles écouteuses: non pas celles qui leur ceignent le cou, mais les autres, qui leur tombent des lèvres. Après l'audition d'une œuvrette sinistre, débordante d'insipide érudition, l'une de ces dames dit à sa voisine:
– Je trouve ça plutôt banal...
– Je ne suis pas de votre avis, riposte l'autre, ces pizzicati de violon avaient quelque chose... ».
C'était, à trois siècles de distance, le dialogue de Cathos et de Madelon: “Oh! oh! il y a du chromatique là-dedans!” ».
...
« C'est admirable, conclut Markevitch, les femmes du monde ont adopté les “séries”. Après quoi, elles vont faire un tour chez Dior où, d'ailleurs, d'autres séries les attendent. On écoute les unes, on essaye les autres, Ah! ça n'est pas drôle, la journée d'une Parisienne! »

* Extrait de l'ouvrage "Le Domaine musical - Pierre Boulez et vingt ans de création contemporaine de Jesus Aguila (Ed. Fayard) Bernard Gavoty, critique musical renommé et organiste ne portait pas la musique contemporaine dans son coeur...

Jean a écrit:

et je ne crois pas non plus que la majorité des mélomanes "qui font vivre la musqiue" fréquente le genre de forum (comme le défunt d'abeille musqiue) dont fait allusion Kfigaro..

sans doute ! tu as raison de dire qu'un groupe isolé ne forme pas la "totalité", cependant la relative disparité géographique et sociale des mélomanes et internautes français qui forment l'essentiel des membres qui hantent les forums classiques offre tout de même un panel non négligeable de cette totalité.

Sinon et par rapport à l'excellent bouquin de Jesus Aguila cité précédemment par Zeloub, il faut bien avoir à l'esprit que ce qui était vrai dans le Paris des années 50 et 60 ne l'est plus du tout maintenant. Le livre de Bourdieu sur "La distinction" (écrit en 1979 mais élaboré à partir de statistiques datant aussi des années 60) a pris également un sacré coup de vieux en notre époque "hypermoderne" et "hyper-relativiste".

Le "distingué" actuel (omnivore, citadin et éclectique) mettra un point d'honneur à TOUT connaître dans tous les domaines de la culture (et ce de façon boulimique avec moults iPods, médiathèques remplies à ras bord, radios web, etc...) et non plus à se limiter aux seules "humanités", certes il existe encore quelques humanistes absolutistes farouchement attachés à la "Culture" légitime et aristocratique, mais ils vieillissent et se raréfient de plus en plus. La plupart de ceux qui assistent aux concerts de l'intercontemporain n'ont, à mon humble avis, plus grand chose en commun avec les bourgeoises mondaines délicieusement émoustillées par les provocations et l'intransigeance agressive du Boulez des 60s, il s'agit souvent d'un public jeune, généralement des parisiens universitaires, des cadres supérieurs, des étudiants en musicologie très cultivés ou tout simplement quelques curieux bien souvent aussi amateurs de jazz expérimental ou de rock bruitiste.

Nuit d’étoiles : transcriptions pour harpe (RCA 2008). Xavier de Maistre explique ce qui justifie la transcription : la frappe du marteau est presque niée dans le jeu de Debussy au piano. La harpe lui rendrait ainsi une sonorité naturelle. Il n’en reste pas moins que le piano de Debussy est toujours évocateur et qu’on pourrait dire que le jeu direct de la harpe supprime une de ces étapes, un peu comme si on privait la musique du côté terre à terre du piano pour lui donner tout de suite un côté aérien.

Le Martyre de Saint-Sébastien par Pierre Monteux (avec les Images), diverses jaquettes dont celle-ci :

Je manque un peu de comparaison, je ne suis pas certain d'entendre le Debussy auquel je m'attends.