Le Chevalier de Saint George

Joseph de Bologne de Saint-George, dit le chevalier de Saint-George, est né le 25 décembre 1745 à Baillif en Guadeloupe et mort le 10 juin 1799 à Paris.. Pour certain biographes sa date de naissance remonterait à 1739.

Surnommé le « Mozart noir » ou le « Voltaire de la musique », le chevalier de Saint-George fut une vedette incontestée du Paris musical de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Sa vie fut aussi exceptionnelle à l’époque qu’elle est inconnue ou méconnue aujourd’hui.

Mulâtre né en Guadeloupe de Nanon, une esclave et d’un planteur protestant enrichi, Georges de Bologne Saint-George, il reçoit une éducation soignée. Ancien mousquetaire, son père lui enseigne tous les savoirs nécessaires à un jeune homme bien né, équitation, escrime, danse, musique. À l’âge de sept ans et demi, il rejoint la France. En 1759, il entre à l’Académie de Nicolas Texier de la Boëssière afin de se préparer au métier d’officier auquel le destine son père. En 1764, il est admis dans le corps de cavalerie d’élite des gendarmes de la garde du Roi. Il devient rapidement célèbre pour ses remarquables capacités artistiques et sportives. Il se fait notamment connaître comme violoniste prodige et escrimeur (ambidextre) hors pair : âgé d’à peine vingt ans, il est le meilleur tireur d’Europe.

Il dirige également à cette époque l’orchestre des Amateurs et compose des dizaines de concertos pour violon, pour quatuor à cordes et des symphonies concertantes.
Son nom est proposé pour le poste de directeur de l’Académie royale de musique lorsque deux chanteuses, Sophie Arnould et Rosalie Levasseur, ainsi qu'une danseuse, Marie-Madeleine Guimard, adressent un placet à la reine pour « représenter à Sa Majesté que leur honneur et la délicatesse de leur conscience ne leur permettraient jamais d’être soumises aux ordres d’un mulâtre ». Louis XVI tranche dans un premier temps en faveur de Saint-George mais, confronté à l'opiniâtreté des requérantes, décide de laisser le poste vacant.
Ceci ne l’empêche pas de monter jusqu’à la cour de Marie-Antoinette dont il devient l’intime, ce qui lui vaut une tentative d’assassinat de la part de la police secrète de Versailles qu’inquiétait cette trop grande promiscuité d’un mulâtre avec la Reine.

En 1777, il fait jouer Ernestine, une comédie à ariettes en trois actes de Marie-Jeanne Riccoboni dont le livret a été rédigé par Choderlos de Laclos. Il se lie d’amitié avec un autre grand escrimeur, le chevalier d'Éon et poursuit sa carrière musicale.

À la Révolution, il s’engage dans la Garde nationale et obtient le grade de capitaine. Il s’inscrit parmi les volontaires de juin 1791. Le 7 septembre 1792, il est nommé général de brigade de la « légion franche de cavalerie des Américains et du Midi », plus généralement désignée sous le nom de « légion noire » ou de « légion Saint-George », composée de mille Afro-Antillais ; il y fait nommer lieutenant-colonel un certain Alexandre Dumas, le père de l’écrivain, un mulâtre comme lui.

La carrière militaire révolutionnaire de Saint-George est parsemée d’embûches, celui-ci étant constamment l’objet d’intrigues, calomnies et dénonciations de toutes sortes qui finissent par le faire destituer sans motif de son commandement par le Conseil exécutif. Le 4 novembre 1793, il est arrêté et conduit au château de Hondainville où il reste près d’un an avant d’être libéré par ordre du Comité de sûreté générale suite à une pétition des officiers généraux de la ville de Château-Thierry. À peine réintégré dans ses fonctions, la réaction royaliste d’octobre 1795 le fait révoquer à nouveau.

On affirme que le chevalier de Saint-George se serait rendu de 1795 à 1797 à Saint-Domingue où il aurait rencontré Toussaint Louverture mais on ne dispose pas de preuves solides permettant de l’affirmer avec certitude. Il est mort, dans le dénuement, d’une tumeur à la vessie. Membre de la Loge des Neuf Sœurs du Grand Orient de France, il fut le premier franc-maçon noir de France métropolitaine.

Le passage de la gloire de son vivant à l’oubli qui a suivi sa mort résulte en partie de la réaction inaugurée au XIXe siècle par Napoléon 1er qui a, entre autres, rétabli l’esclavage aux Antilles, interdit aux noirs l’accès des armes (29 mai 1802) puis au territoire métropolitain (2 juillet 1802).

En décembre 2001, la rue Richepanse, nommée d’après le général esclavagiste, partagée entre le 1er arrondissement de Paris (numéros pairs) et le 8e arrondissement de Paris (numéros impairs), a été débaptisée pour devenir la « rue du Chevalier-de-Saint-George ».


Il a composé :

12 concertos pour violon, 9 symphonies concertantes, 2 symphonies, 18 quatuors à cordes, plusieurs sonales pour violon et clavier et autres, une bonne centaine d'ariettes et 6 opéras dont un seul nous est parvenu complet : l'Amant anonyme. Voici un résumé du catalogue de ses oeuvres :

op 1 6 quatuors à cordes 1773
op 2 2 concertos pour violon 1773
op 3 2 concertos pour violon 1774
op 4 1 concerto pour violon 1774
op 5 2 concertos pour violon 1775
op 6 2 symphonies concertantes 1775
op 7 2 concertos pour violon 1776
op 8 1 concerto pour violon 1777
op 9 2 symphonies concertantes1777
op 10 2 symphonies concertantes 1779
op 11 2 symphonies à plusieurs instruments 1779
op 12 1 symphonie concertante 1777
op 13 1 symphonie concertante 1782
op 14 6 quatuors à cordes 1785

Parmi les compositions sans opus qui ne sont pas perdues :

6 quatuors concertants 1777
3 concertos pour violon 1774 1777 1799
3 Sonates pour clavier et violon 1781
Sonate pour flûte et harpe 1772
L' Amant Anonyme, opéra 1780

Joachim, un nouveau disque des concertos pour violon du Chevalier St Georges vient ou va paraître : sais-tu si ce sont des nouveautés jamais enregistrées ?

Jean a écrit:

Johachim, un nouveau disque des concertos pour violon du Chevalier St Georges vient ou va paraitre: sais tu si ce sont des nouveautés jamais enregistrées?

Jean, je suppose que tu parles de ce nouveau CD Callioppe de quatre concertos pour violon par les Archets de Paris :

Lien FNAC

Je ne connais pas le détail de ces concertos (on ne voit pas le verso), mais ils ont certainement été enregistrés puisqu'il existe déjà 2 intégrales. A moins qu'il ne s'agisse de nouvelles découvertes, comme les sonates de clavecin qui sont sorties il y a 2 ou 3 mois.

joachim a écrit:

Jean, je suppose que tu parles de ce nouveau CD Callioppe de quatre concertos pour violon par les Archets de Paris :

Je ne connais pas le détail de ces concertos (on ne voit pas le verso),

Le détail est ici :

http://www.calliope.tm.fr/pages/catalogue/catalogue_generique.php?id=5253

Merci oui c'est bien çà

Merci, Steph, décidément tu arrives toujours à trouver !

Pour répondre à Jean, oui, ces oeuvres ont déjà été enregistrées, mais bien sûr avec d'autres interprètes, ce qui ne m'empêchera pas d'acheter ce CD. Je recommande spécialement le concerto G 50. Une merveille

J'ai reçu le dernier CD de Saint George dont nous a parlé Steph. Ce sont des oeuvres effectivement déjà enregistrées, mais bien sûr avec une nouvelle interprétation. Après tout, combien de versions avons nous de "tubes" de Beethoven et de Mozart, alors pourquoi pas de Saint George.

(je sais, on va me rétorquer que Saint George n'est pas un "tube")...

Oh il a bien le droit aussi à plusieurs éclairages!!
Pour revenir au concerto G50 que tu me citais auparavant, serait ce l'opus VIII N°9 en sol majeur...que je trouve très beau et que j'ai dans un CD Arion avec Jean Jacques Kantorow et l'orchestre de ch Bernard Thomas? (les ref qui y figurent ne sont qu'en N° des opus!?)

Jean a écrit:

Oh il a bien le droit aussi à plusieurs éclairages!!
Pour revenir au concerto G50 que tu me citais auparavant, serait ce l'opus VIII N°9 en sol majeur...que je trouve très beau et que j'ai dans un CD Arion avec Jean Jacques Kantorow et l'orchestre de ch Bernard Thomas? (les ref qui y figurent ne sont qu'en N° des opus!?)

C'est vrai le CD ne reprend que les références "G" (Guédé). En opus, ce sont respectivement :

G 39 en la majeur : opus 7 n° 1
G 29 en ré majeur : opus 4
G 24 en sol majeur : opus 13 (la symphonie concertante)
G 50 en sol majeur : opus 8 n° 9

Je possède aussi les deux CD enregistrés par Jean Jacques Kantorov, c'est même avec ces enregistrements des années 1960, en vinyl, que j'ai fait connaissance avec le compositeur.

bientot disponible en France: les symphonies concertantes du Chevalier de Saint Georges!
Tu ne vas pas rater çà Joachim!

Jean a écrit:

bientot disponible en France: les symphonies concertantes du Chevalier de Saint Georges!
Tu ne vas pas rater çà Joachim!

Disponibles via Amazon :

http://www.amazon.fr/Complete-Symphonies-Concertantes-1-Saint-George/dp/B0016OODG6

http://www.amazon.fr/Complete-Symphonies-Concertantes-2-Saint-George/dp/B0016OODGG

joachim a écrit:

J'ai reçu le dernier CD de Saint George dont nous a parlé Steph. Ce sont des oeuvres effectivement déjà enregistrées, mais bien sûr avec une nouvelle interprétation. Après tout, combien de versions avons nous de "tubes" de Beethoven et de Mozart, alors pourquoi pas de Saint George.

(je sais, on va me rétorquer que Saint George n'est pas un "tube")...

Gagné Joachim, en fait je ne connais ce compôsiteur que depuis que tu en as parlé, mais on ne peut tout de même pas le même sur le même pied d'égalité avec MOZART et BEETHOVEN

Merci pour les liens Stadler....hier encore ils y étaient annoncés " à paraitre"!!

Jean a écrit:

Merci pour les liens Stadler....hier encore ils y étaient annoncés " à paraitre"!!

J'ai donc eu un coup de bol

Il cache bien son jeu l'ami Stadler, il est humble mais c'est un malin !

Bertrand a écrit:

Il cache bien son jeu l'ami Stadler, il est humble mais c'est un malin !

Mon deuxième prénom est Modeste...


... mais cela ne me dérange pas qu'on m'appelle Excellence

oui!!!...je me souviens en plus qu'il reçoit aussi ses commandes "amazone" super rapidement....je le soupçonne d'être une taupe amazone parmi nous

C'est vraiment ton 2ème prenom lol ?

Ouais, Anton Modeste Stadler, ça sonne bien

Les symphonies concertantes, le les ai déjà dans un autre enregistrement, mais ça ne fait rien, la prochaine commande, ce sera cela...

Ces symphonies concertantes n'ont rien à voir avec celles de Mozart ou de Haydn, elles sont dans le goût français de l'époque : très courtes (10 à 12 minutes) et en deux mouvements, elles sont pour 2 violons et orchestre.

amha, elles n'ont pas le niveau des concertos pour violon.

merci pour ces précisions...un peu décevantes

Stadler a écrit:

Bertrand a écrit:

Il cache bien son jeu l'ami Stadler, il est humble mais c'est un malin !

Mon deuxième prénom est Modeste...


... mais cela ne me dérange pas qu'on m'appelle Excellence

Mais bien sûr votre Excellence, on m'appelle bien Comtesse dans d'autres endroits,

Bertrand a écrit:

C'est vraiment ton 2ème prenom lol ?

Non, c'est Rose

Concertos pour violon op. 5 et 8, dir. Helmut Müller-Brühl, violon Takako Nishizaki (Naxos 2006)
Voilà qui est très classique mais que j’aime bien !

ce qui ravira Johachim!!...et moi aussi d'ailleurs ces concertos de Saint-Georges sont charmeurs à souhait

Jean a écrit:

ce qui ravira Johachim!!...et moi aussi d'ailleurs ces concertos de Saint-Georges sont charmeurs à souhait

Oui, et d'autant plus que cet enregistrement Naxos est excellent (il y en a un autre, mais je le trouve un peu moins bon).

Alors, Jean Michel tu vas t'acheter l'intégrale des concertos et symphonies concertantes ?