Johann Hermann Schein

Hier aux soldes je suis tombÉ sur ce très beau disque de Rademann chez Carus. Un superbe recueil de motets, qui me rappelle par endroits Bach et Monteverdi, comme une sorte de pont entre les deux. Je dis pas que cela va devenir mon disque de chevet mais c'est assez intéressant. Quelqu'un connaÎt ?

Un des premiers banquets musicaux (Banchetto musicale), suites à variations en quatre mouvements sur des danses. Le recueil est considéré comme représentatif du genre et particulièrement réussi.
Hespèrion XX, Jordi Savall (Virgin 1983 et 2002)

Mon Schein...mais dans l' édition originale d'Harmonia Munid
un illustre prédecesseur de Bach à Leipzig

Psaumes de David, La Capella Ducale dir. Roland Wilson (Glissando 1999)
Nombre de pièces reposent sur le retour des parties vocales (tutti, ritournelles) après des parties instrumentales (concert, sinfonia). L'esprit est proche des Psaumes de Schütz.

Il reçoit une éducation musicale au chœur de Dresde puis à Pforta (1603-1607) et à l'université de Leipzig (1608-1612). Il devient maître de chapelle à Weimar puis à la chapelle Saint-Thomas de Leipzig, poste qu'il occupe jusqu'à la fin de sa vie et qui sera occupé près d'un siècle plus tard par Jean-Sébastien Bach). Il devient l'ami de Heinrich Schütz. Sa femme meurt après avoir accouché de son cinquième enfant et lui-même meurt à 44 ans des suites d'une tuberculose et de problèmes rénaux.
Schein est le premier allemand à s'inspirer des nouveautés de la musique baroque italienne (style concertant, monodie, basse figurée) et à les utiliser dans un contexte luthérien. On note cependant que, contrairement à Schütz, le musicien est resté toute sa vie en Allemagne. Contrairement à Schütz qui n'écrit que de la musique religieuse, Schein écrit à la fois de la musique séculière et de la musique d'église. Il alterne recueils de musique religieuse et de musique profane, destinées aux festivités. L'inspiration madrigaliste italienne et sa profonde dévotion contraste particulièrement avec d'autres pièces, inspirées de chansons à boire. Certaines de ses œuvres sont aussi expressives que celles de Schütz : les Fontaines d'Israël (1623) où le compositeur cherche à exprimer toute la puissance de la prosodie du texte allemand dans le style madrigal italien.
Il n'a écrit qu'un seul recueil de musique instrumentale, le Banchetto musicale (1617) qui consiste en 20 suites et variations ; c’est l'un des plus anciens témoignages de cette forme musicale. Les suites sont conçues pour accompagner les dîners à la cour de Weissenfels et de Weimar et devaient être exécutées sur un ensemble de violes. Elles sont constituées d'une série de danses : pavane, gaillarde, courante pour finir par une allemande.

Opella nova II, dont la Lyra Davidica qui donne son sous-titre au disque. Un Musica Fiata de Roland Wilson de la grande époque, sans voix que je trouve dissonante (DHM 1990)

Les deux La Capella Ducale de Roland Wilson ne sont pas de sa meilleure époque : ils sont bons, je préfère nettement Konrad Junghänel :
Diletti Patorali (DHM 1898)

Extraits d’Opella Nova et Fontana d’Israel, Ensemble Sagittarius dir. Michel Laplénie (Hortus 2010)
Je préfère le chant ici à celui de Roland Wilson. Sans doute aurais-je préféré un peu plus de relief dans la prise de son.

Une citique de ce disque. Je suis à peu près du même avis : c'est un bon disque sans doute pas exceptionnel mais jamais désagréable - ce qui n'est pas rien !